Ce ton qui monte si fort entre Niamey et Bamako est d’une profonde tristesse

Je n’arrive vraiment pas à comprendre le zèle des autorités nigériennes à jouer, ces temps-ci, les gardiens des intérêts de la France dans la sous-région ouest-africaine.

Tu dis un seul mot de travers contre la France, tu vois Mohamed Bazoum te menacer dans tes rêves. Tu renvoies les forces françaises de chez toi, les autorités nigériennes les accueillent chez elles.

Les jeunes Nigériens veulent organiser une manifestation contre la France, on la leur interdit. Et pourtant, tout le monde sait que c’est la Côte d’Ivoire et le Sénégal qui ont toujours porté les valises de la France dans cette sous-région. Et ils ne le font pas gratis. Ils ont des desserts en retour.

Les joues de Dakar et Abidjan sont comme celles de ces gosses de riches dodus dont on devine, rien qu’en les voyant, qu’ils boivent du lait à table tous les matins.

Tu arrives à Abidjan, l’aéroport même te dit ouais, la ville-ci mange vraiment des euros. Tu débarques à Dakar, les avenues, boulevards et infrastructures te disent que vraiment, on porte des valises de l’Union européenne par ici.

Mais tu arrives à Niamey… Hum… Bon… Euye… tu arrives à Niamey, toi-même tu te dis que ouais, je suis arrivé comme ça à Niamey hein ! Bref, tu arrives à Niamey… et… tu es arrivé à Niamey comme ça !

Sérieusement, ce ton qui monte si fort entre Niamey et Bamako est d’une profonde tristesse. Le spectacle de deux faibles qui se déchirent est une désolation. Une vraie désolation. Que ceci cesse.

David Kpelly

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