Afin de repousser les attaques terroristes de plus en plus fréquentes sur le sol burkinabé, les autorités ont fait appel aux « Volontaires pour la Défense de la Patrie » (VDP) qui sont des civils recrutés pour soutenir l’action militaire. En conseil des ministres ce jeudi, le gouvernement a décidé de la création d’un fonds dédié au VDP.
En pleine tourmente liée à la résurgence des attaques djihadistes, le Capitaine Ibrahim Traore et son gouvernement ont procédé à un recrutement de plus 50.000 combattants sous un régime de volontariat. Ces « Volontaires pour la Défense de la Patrie » (VDP) sont en quelque sorte des supplétifs de l’armée régulière et ont pour mission de combler le manque d’effectif militaire face au grand nombre de terroristes.
Une telle organisation a naturellement besoin d’être financée. Ainsi le gouvernement de Me Apollinaire Joachimson Kyelem Tambela a annoncé la création d’un Fonds de soutien patriotique dont le montant est estimé à 100 milliards de FCFA, soit environ 164 millions de dollars pour soutenir les VDP. Cette enveloppe financière ne pourra pas être pourvue par le budget ordinaire de l’Etat qui, d’ailleurs, peine à financer les charges essentielles du Burkina-Faso.
Le gouvernement a ainsi étudié des pistes de financement de ce fonds de soutien qui n’est pas négligeable. Selon le ministre chargé des Finances, Aboubakar Nacanabo, ce fonds dispose de plusieurs sources de financement.
D’abord les membres du gouvernement ont consenti de céder chacun 5% de leur salaire mensuel comme contribution à ce fonds. Ensuite le gouvernement entend instaurer des taxes sur la consommation des boissons, du tabac et une contribution sur la consommation en matière de télécommunication et sur les jeux de hasard. Quant au projet de prélèvement de 1% sur les salaires des travailleurs du public et du privé, il a été catégoriquement rejeté par les syndicats et partenaires sociaux.
Malgré les polémiques récentes suscitées par des exactions dans lesquelles certains observateurs suspectent des VDP, le gouvernement burkinabé comptent visiblement sur ceux-ci pour endiguer la vague terroriste qui secoue le pays.