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Nathaniel Olympio “Un retour vers l’hégémonie du parti unique dont le régime est si nostalgique”

S’achemine-t-on vers l’interdiction de partis politiques de l’opposition ? La question a suscité une réaction du leader du Parti des Togolais, Nathaniel Olympio. Sur sa page Facebook, l’opposant au régime de Faure Gnassingbé a clairement indiqué qu’ “Une chose est certaine, le pouvoir ne veut plus de certains partis dans le paysage politique”. A l’en croire, cette condition ne fera que faciliter davantage la construction de la lutte citoyenne.

Lire l’intégralité du post de Nathaniel Olympio

Togo : Les partis d’opposition bientôt interdits ?

En cette année 2023, s’achemine-t-on vers l’interdiction de partis politiques de l’opposition ? Tout porte à le croire. Une chose est certaine, le pouvoir ne veut plus de certains partis dans le paysage politique. Ils sont trop critiques et trop peu dociles. Au final, un retour vers l’hégémonie du parti unique dont le régime est si nostalgique. Les dirigeants du pays semblent ne vouloir tolérer que des partis acceptant leurs conditions électorales abjectes.

Déjà en 2021, le pouvoir de Faure Gnassingbé choisit les partis politiques avec lesquels il veut avoir des pourparlers. Son critère principal de choix étant la participation aux élections. Cela a été le cas lors de l’organisation de la Concertation nationale des acteurs politiques (CNAP). Les partis qui refusent de se soumettre aux diktats des élections frauduleuses sont considérés comme des empêcheurs de tourner en rond. Ils sont ostracisés et traités en parias. Vous vous soumettez, ou on vous dissout ! Tel est la voie imposée.

Bousculé dans ses certitudes par les gigantesques manifestations populaires de 2017/2018, le régime togolais a juré que cela ne se reproduirait plus durant son règne. Et il prend des dispositions très sévères pour donner corps à sa funeste volonté de détruire encore un peu plus des acquis démocratiques.

A cet effet, dès 2019 le régime togolais fait modifier la loi sur les manifestations,  rendant quasiment impossible la jouissance de ce droit constitutionnel. Une interdiction pure et simple qui ne dit pas son nom.

Les rapporteurs du Comité des droits de l’homme de l’Onu s’emparent alors du sujet. Ils demandent au gouvernement togolais la relecture de la loi sur les manifestations. Ils écrivent littéralement que ces lois pourraient : « restreindre considérablement la jouissance des droits à la liberté de réunion pacifique et d’association, et à la liberté d’expression ». Face à cette interpellation onusienne, le régime fait le dos rond et laisse les choses en l’état. C’est sans conséquence pour lui.

Plus tard, avec la crise sanitaire due au Covid-19, au motif de lutte contre la pandémie, le gouvernement togolais trouve une nouvelle occasion d’interdire formellement les manifestations publiques contestant sa politique.

Le pouvoir ne s’arrête pas en si bon chemin. Fin 2021, l’effet Covid connaissant un déclin après deux ans, le régime exploite grossièrement une autre opportunité pour bâillonner tous ceux qui contestent sa politique. C’est le terrorisme.

Pour parachever la neutralisation des partis refusant la docilité, en mai 2022 le gouvernement procède à la modification de la charte des partis politiques. Sous couvert de modernisation des conditions d’existence des partis, le régime resserre l’étau autour des finances des partis et exige l’organisation de congrès.

Parallèlement, les autorités créent un environnement hostile où les activités ordinaires des partis sont gravement entravées et même littéralement interdites. Ce qui ampute les partis de leurs prérogatives d’organiser des réunions publiques, de préparer des conventions ou de tenir des congrès.

Au Togo, tout ceci semble normal. Les dirigeants ayant leur propre conception de la démocratie qui exclut toute notion de rotation du pouvoir.

Cette vicieuse stratégie d’étouffement des partis est illustrative du fonctionnement d’un Etat pervers. Mais une telle approche n’aura d’effet que sur les organisations, pas sur le citoyen ni sur la motivation qui l’anime.

D’ailleurs, les Togolais aspirent de plus en plus à une lutte citoyenne. Celle qui ne s’embarrasse plus des contraintes et des divergences des organisations politiques ni de la société civile. Les Togolais veulent une lutte directement menée par les citoyens dans un mouvement populaire. Ils s’activent dans ce sens.

Si les autorités politiques dirigeant le pays veulent dissoudre des partis, qu’ils le fassent. Ils rendront service à la lutte. Cela facilitera davantage la construction de la lutte citoyenne.

Bonne année 2023 !

Gamesu

Nathaniel Olympio

Président du Parti des Togolais

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Boom
Boom
January 4, 2023 2:33 pm

c’est dû au faite que vous encouragiez le boycotte des élections ( surtout les législatives) …. toutes lois votées à l’hémicycle pénalisent 90% de la population .
si chaque parti politique sérieux prenait la peine d’être sur le terrain de sorte en prendre les sièges dans tous le pays , vous verrez que les lois ne seront plus votées en défaveur du peuple mais dans l’intérêt du peuple.
Restez là à privilégier le boycotte et venir chialer sur les réseaux sociaux ou sur les radios ou télés comme quoi l’assemblé est “monocolore”…..
à défaut de ne pas pouvoir y aller la raison voudrait que vous encouragez et soutenez ceux qu’ils veulent y participer .

Sauvages
Sauvages
January 4, 2023 7:28 pm
Reply to  Boom

Certains de nos compatriotes comme toi agissent comme s’ils ne connaissent pas l’histoire de ce régime. J’espère que tu es assez âgé de te souvenir de ce qui était arrivé au premier gouvernement Togolais, au gouvernement de Koffigoh, de toutes les élections présidentielles dans ce pays, y compris celle de 2020. Les élections ne vont rien changer dans ce pays tant que les forces armées tribales (FAT) ne sont pas du côté du peuple. La solution du Togo est très simple.
Les sauvages n’abandonneront jamais leur sauvagerie. Peux-tu que les bandits de grand chemin armés par le colon français montreront assez de sauvagerie pour égaler la leur. J’ai écrit.

Saint Avlekete
Saint Avlekete
January 4, 2023 3:58 pm

Oui, je suis pour le démantèlement de tous ces partis politiques voulus de l’occident, c’est un piège pour monter les ethnies l’une contre l’autre, c’est un piège pour foutre le chaos dans le pays, c’est un piège pour casser l’élan patriotique, c’est un piège pour casser l’union des togolais, c’est un piège mortel pour pouvoir nous contrôler.

Formons une force politique de masse populaire socialiste à l’africaine, selon nos réalités sans aucune interférence de l’occident, toutes les ethnies vont être représentées sans exclusion, faites le contraire du système politique de l’occident, on va donner un joli nom à ce mouvement politique national et le développement va s’en suivre immédiatement.

A bas le multipartisme au Togo
Vive le parti socialiste populaire

Warrants
Warrants
January 4, 2023 8:11 pm
Reply to  Saint Avlekete

Votre discours militant et utopique me plaît beaucoup. Pourquoi utopique ? Parcequ’il est trop tard pour que les africains formatés reviennent en arrière alors que l’intelligentsia robot oublie dans son discours les sciences sociales sources de développement.

Votre théorie sur le papier est très séduisante, mais on vous traitera de despote, terminologie empruntée aux cancres !

Sacré Avlekete!!!

Napo Leon
Napo Leon
January 4, 2023 8:26 pm

En termes simples: M. Olympio préconise la dissolution des partis politiques en vue de booster la lutte citoyenne. Tiens, tiens: S’il commencait déjà par son propre parti au lieu d’espérer que le pouvoir en place le fasse, il serait sans doute plus convaincant.

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