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Togo- Saint Eloi Panam : « Le respect des codes de la route dépend de la formation reçue »

Les routes togolaises continuent de tuer. Il ne se passe pas un seul jour sans qu’il n’y ait d’accidents de circulation routière dans ce petit rectangle de 56785 km². A Lomé, les victimes se comptent par dizaine chaque jour que Dieu fait.

Les chiffres font froid dans le dos. Les bilans des deux dernières années illustrent très bien le tableau. Selon les rapports du ministère de la Sécurité et de la Protection sociale, au Togo plus de 600 personnes ont péri dans des accidents de la route en 2021, un chiffre en augmentation par rapport aux 556 morts dénombrés en 2020. Conformément au rapport du premier semestre de 2022 (le bilan du deuxième semestre de 2022 n’étant encore disponible) 347 personnes ont perdu la vie dans 3818 accidents de la route.

L’imprudence, la conduite en état d’ivresse, la non-maîtrise du code de la route, la surcharge, l’excès de vitesse… sont entre autres causes citées pouvant être à l’origine de ce phénomène qui endeuille des familles.

Mais le hic, c’est qu’après la publication périodique de ces chiffres macabres devant la presse, plus rien ne se fait. Les rares mesures prises par le gouvernement pour réduire ces accidents de circulation n’ont seulement d’effet que sur les papiers. Le projet de délivrance de permis de conduire catégorie A annoncé en grande pompe par le gouvernement en 2019, a été un fiasco. Des jeunes conducteurs de taxi-moto souvent accusés d’être à l’origine des accidents de circulation ont pris sur eux de suivre la fameuse formation initiée par le gouvernement. Que ce soit à Lomé ou à l’intérieur du pays, de nombreux Togolais se sont inscrits pour cette formation. Le coût de l’inscription était de huit mille francs (8.000 FCFA). Mais depuis, plus rien. Passons !

Le cœur du problème, c’est la qualité de la formation  

La nouvelle formule actuellement en vogue censée réduire ce phénomène d’accidents de circulation, c’est la fermeture pure et simple des établissements privés d’enseignement de conduite de véhicule automobile (communément appelés « auto-école ») n’ayant pas obtenu leurs agréments d’exploitation. Même s’il salue cette décision, l’expert en sécurité routière, Saint Eloi Pandam trouve que le gouvernement peut mieux faire. Le promoteur du Centre de Formation des Conducteurs Professionnels (CFCP) estime qu’il reste beaucoup à faire pour réduire ces accidents de circulation au Togo.

« Au Togo, notre façon d’apprendre à conduire n’est pas vraiment la bonne. Ce qui fait que nous avons tant d’accidents de circulation. L’incivisme règne sur nos routes. L’ignorance nous tue. La grande majorité des usagers togolais ne maitrisent pas les règles de la circulation. A Lomé, les accidents se comptent par dizaine chaque jour. Et nous sommes tous responsables devant cette situation. Nous devons faire notre part pour corriger le tir et réduire ce phénomène », a souligné l’expert de l’IRU (Organisation internationale du Transport routier basée à Genève en Suisse).

Pour Saint Eloi Panam, togolais de la diaspora, la sécurité routière est un problème sociétal qu’on ne peut pas régler à coup de baguette magique. « Le problème au Togo, c’est le manque de matériels ou de formation de qualité dans les auto-écoles. Notre façon d’apprendre à conduire laisse à désirer. Vous savez, moi je suis de la diaspora. Quand on sort du pays, on voit beaucoup de choses ailleurs. A Lomé, j’ai vu la façon dont les gens circulaient. Ce n’était pas bien. Et puisse que la sécurité routière est un problème sociétal partagé, j’ai donc décidé de mettre en place un centre de formation des conducteurs professionnels, parce que nous devons avoir de bons conducteurs chez nous pour assainir nos routes. C’est en tout cas, ma façon de contribuer au développement du pays en donnant des formations de qualité aux conducteurs », a-t-il ajouté.

Justement, le CFCP agréé par l’Etat, est spécialisé dans la formation, le recrutement et l’insertion de conducteurs professionnels au sein de l’administration, des sociétés et organismes internationaux au Togo et dans plusieurs pays africains. Le centre opère depuis 2021 dans la  sensibilisation, le perfectionnement des conducteurs.

« De nos jours, il est inadmissible de former les conducteurs  sans les matériels adéquats. Par rapport aux autres centres, je n’en sais rien, mais chez nous ici au CFCP, nous donnons une formation de qualité… Nous avons des simulateurs que d’autres centres n’ont pas. Nous proposons des formations initiale et continue dans toutes les catégories de permis (A, A1, B, C, D, E), la remise en niveau, le perfectionnement, le recyclage, la conduite accompagnée pour les jeunes de 15 à 18 ans, le e-learning. Nous formons pour la conduite professionnelle avec plusieurs modules à la clé.  Nous avons formé des conducteurs pour Sotral, ScanTogo, Total… Notre service phare, c’est Allo-Chauffeur. Nous fournissons des chauffeurs professionnels aux entreprises et aux particuliers », se vante le promoteur du CFCP.

Au Togo, les établissements privés d’enseignement de conduite de véhicule automobile ne cessent de se multiplier. Seulement, la formation dans la plupart de ces centres (même agréés) reste médiocre. Il faut que les autorités mettent l’accent sur la qualité de la formation. « Car le respect des codes de la route dépend de la bonne formation reçue », a conclu Saint Eloi Panam.

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