À Abobo, à 35 km au nord-est de Lomé, Paulin Silvère Koumodji est le curé de la paroisse Sacré-Cœur de Jésus depuis une dizaine d’années.
Portrait d’un curé de campagne aux mille activités.
Le dimanche 28 janvier, à 6 heures, un homme sonne la cloche dans la cour de la paroisse Sacré-Cœur de Jésus d’Abobo. C’est le Père Paulin Silvère Koumodji, curé de cette paroisse du diocèse de Lomé depuis bientôt dix ans.
Une heure plus tard, c’est le même qui célèbre la messe paroissiale, visite les associations et mouvements en réunion, leur adresse quelques exhortations, puis anime vers 10 heures, une séance de catéchèse.
« C’est ainsi que je passe mon dimanche », confie-t-il. Une semaine sur deux, en alternance avec son vicaire, le père Joseph Tsivanyo, il célèbre la messe dans deux chapelles sur les cinq que compte cette paroisse rurale difficile d’accès.
Le curé « parachutiste »
Né le 20 juin 1962, Paulin Silvère fait ses études primaires et secondaires à Lomé. Après son baccalauréat scientifique, il commence des études universitaires à Lomé, avant d’entamer un périple qui le conduit en Côte d’Ivoire, puis au Ghana.
Sa vocation et son parcours vers la prêtrise sont des chemins parsemés de « chemin de croix ». Surnommé « parachutiste » par certains en raison de son allure vigoureuse et rapide, l’homme a fréquemment expérimenté la maladie et l’incompréhension.
« Lors d’un examen au grand séminaire, je suis tombé gravement malade et ai manqué six matières sur treize, pourtant j’ai réussi à avoir une moyenne générale de douze sur vingt », confie-t-il.
Son ordination ne s’est pas faite sans difficulté mais il affirme avoir gardé sa sérénité, même dans l’épreuve. « Mes camarades de promotion étaient étonnés de me voir dans le chœur du grand séminaire lors de leur ordination diaconale, bien que je ne fusse pas admis à vivre cette ordination en même temps qu’eux ».
Un curé rigoureux et exigeant
Ordonné prêtre le 22 février 2003, père Koumodji, a d’abord été directeur adjoint diocésain des œuvres à Lomé où il a servi pendant cinq ans, avant d’être nommé deuxième curé d’Abobo. Il est également aumônier diocésain et national des scouts et guides.
Passionné de musique, qu’il a pratiquée, à ses débuts, au sein de la chorale Saint-Casimir à Lomé, il est à la fois compositeur et chanteur, et compte deux albums de chansons d’inspiration chrétienne à son actif.
Le curé de cette paroisse rurale n’en a pas moins la réputation d’être exigeant.
« Le père Koumodji est courageux, mais il est parfois trop rigoureux », témoigne Emmanuel Mawugbe, un fidèle octogénaire. « Ce que j’admire particulièrement chez lui c’est qu’il dénonce systématiquement les erreurs et mauvais comportements des fidèles ».
« Il n’aime pas le manque de rigueur et nous réprimande souvent », confirme Sabine Vossou, lycéenne. Dominique Koudoli, directeur de l’école privée catholique du lieu, évoque, lui une « bonne collaboration » avec ce curé qui « contrôle régulièrement les activités de l’école ».
Comme pour confirmer les dire de ses paroissiens, le curé explique : « Malgré mes exhortations, j’ai l’impression que mes paroissiens manquent de volonté. Ils doivent se battre plus pour sortir de la pauvreté. »
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