Demain jeudi 27 avril 2023 aura lieu les festivités du 63è anniversaire de l’indépendance du Togo sur l’ensemble du territoire. Une fois encore, cette célébration ne se fera pas à l’unisson. Chose que le Mouvement Martin Luther King (MMLK) dénonce dans un communiqué.
« C’est avec indignation, consternation et tristesse que l’on constate que plus de 60 ans après le rappel de la fin de la lutte engagée par les vaillants fils et les vaillantes filles pour sortir le Togo de la captivité et de la servitude se fait toujours chaque année dans la division. Seules les quatre (04) premières années (1958-1962) ont connu un début de l’unité nationale malgré les incompréhensions entre les nationalistes et les progressistes. C’était la première République avec la vraie histoire du Togo », se rappelle le MMLK.
Pour le mouvement de l’adjoint au maire du Golfe 2, Pasteur Edoh Komi, la célébration de l’indépendance du Togo dans la division est complètement en déphasage avec les paroles de l’hymne national que tout Togolais entonne, à l’occasion, avec fierté. « “Dans l’unité, nous voulons te servir …” première phrase du deuxième couplet de l’hymne national, Terre de nos aïeux. Mais après 63 ans, qu’en est-il de l’unité nationale au Togo chéri, l’or de l’humanité ? », se demande le MMLK.
En effet, en 1963, le coup d’état colonial et impérialiste a brisé le rêve de la jeune nation naissante et mis en cause l’unité nationale jusqu’à nos jours. Le comble, la date du 27 avril a été momentanément retirée de l’histoire du Togo avant d’être réhabilitée plus tard en 2008. « C’est la date repère de tout un pays et l’histoire doit être contée de manière exacte, effective et crédible à toutes les générations », exige le MMLK.
Il faut dire que sous le régime des Gnassingbé, les déchirures et les clivages du tissu social ont atteint leur paroxysme et ne laissaient présager aucune lueur d’espoir. Toutes les tentatives ont échoué et ont accouché des simulacres de réconciliation et de vivre-ensemble car tout est fait de paroles sans effets d’actions. L’Accord Politique Global (APG) en est une illustration même s’il a le mérite d’avoir obtenu le plus possible de consensus avec des recommandations essentielles pour la refondation du Togo Nouveau. Toutefois, le lendemain du pays n’est toujours qu’incertain et obscur.
Au milieu de toutes ces incertitudes et impasses, intervient la création de la Commission Vérité Justice Réconciliation (CVJR), une initiative louable porteuse d’espoir dont la mission était de faire la lumière sur les évènements violents à caractère politique survenus dans l’histoire du Togo depuis 1958 à 2005 et d’en proposer les voies et les moyens pour une vraie, sincère et durable réconciliation en réparant les torts et les préjudices aux victimes.
Mais que dire des recommandations de la CVJR traduites dans le livre Blanc du gouvernement depuis 2014 duquel est issu le HCRRUN (Haut Commissariat à la Réconciliation et au Renforcement de l’ Unité Nationale). Quels impacts sur la cohésion et le vivre-ensemble ? Seules les indemnisations matérielles laissant les cœurs affligés et blessés sans être cicatrisés. La garantie de la non-répétition des actes de violence à caractères politiques, la culture de la paix et de la confiance entre les fils et les filles de ce pays, ont-elles été effectives et tangibles ? Négatif, répondront les observateurs.
Dans l’unité nous voulons te servir n’est pour le moment qu’un doux rêve des pères de l’indépendance. 63 ans après, c’est un éternel recommencement et ce sont plusieurs générations qui sont bradées sans jouir des fruits des labeurs des braves Togolais ayant milité pour obtenir cette souveraineté internationale. « Que cette unité soit un ardent désir pour chaque acteur qui qu’il soit pour faire du Togo l’or de l’humanité tant souhaité et voulu par tous », espère le MMLK.