L’état comateux de la scène politique togolaise fait souvent dire aux analystes et observateurs que le peuple est dépité de la politique. Cependant l’affluence actuelle autour des centres de recensement montrent à suffisance que les Togolais ont soif de l’alternance et d’une démocratie efficace.
L’hypothèse d’un désistement du peuple togolais par rapport aux activités politiques vient certainement des difficultés des partis politiques à mobiliser la population lors de leurs meeting et réunions. Aucun parti politique au Togo n’échappe actuellement à ce constat, à moins de se fier à l’apparence trompeuse des « convoyages de citoyens », obnubilés par la distribution de billets de banque.
Avec le processus de recensement lancé depuis quelques jours seulement dans la zone 1 (région maritime notamment), les Togolais sont en train de démontrer qu’ils n’ont jamais renoncé à exprimer leur volonté politique à travers un processus démocratique sérieux. La grande majorité des centres de recensement est envahie par des milliers de citoyens en âge de voter pour se faire établir la carte d’électeur. Il n’y a par conséquent aucun désintérêt du Togolais de la politique.
Le désintéressement serait plutôt à l’égard des acteurs politiques eux-mêmes qui peinent à tenir des positions logiques, rationnelles et efficaces afin de parvenir à une alternance du pouvoir. L’enlisement du régime Rpt-Unir au pouvoir, la fatalité criarde et les dissensions de l’opposition sont des facteurs qui dépitent le peuple, à force de voir des décennies les mêmes personnes dans le jeu politique.
Si la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) se décide cette fois-ci, à réaliser un travail professionnel, d’abord en permettant à tous les Togolais de se faire recenser, ensuite à mettre en place un processus transparent au moment des votes, des dépouillements et de la proclamation, il n’y a aucun doute que la véritable aspiration politique des Togolais se manifestera.
Le HCTE a renoncé à la démocratie au Togo.