Juan Branco, à peine libéré de prison, et expulsé du Sénégal, est rentré directement à Paris ce mardi 8 août. Il a organisé, dans l’après-midi, une conférence de presse pour parler de ses conditions de détention.
Le jeune avocat, l’un des conseils de l’opposant Ousmane Sonko, contre toute attente, s’est retrouvé au pays de Macky Sall. Et a participé à une rencontre avec la presse. Entre-temps, depuis Paris, il a déposé une plainte à la Cour pénale internationale (CPI) contre le successeur d’Abdoulaye Wade, l’accusant notamment de crime contre l’humanité.
Alors qu’il quittait clandestinement le Sénégal, il a été arrêté et placé sous mandat de dépôt. Le tollé suscité par son arrestation a-t-il obligé les autorités à le relâcher ? Toujours est-il qu’une fois qu’il a été élargi, il a été expulsé du pays.
Ce mardi, il est rentré au bercail. Devant la presse, il confie : « J’ai été enlevé en Mauritanie par des hommes cagoulés qui m’ont masqué le visage. Ils m’ont amené jusqu’aux frontières sénégalaises pour me livrer à des hommes sans uniforme. S’ils l’ont fait alors que j‘étais venu à Dakar en tant qu’avocat pour défendre un homme, c’est parce qu’un sentiment d’impunité s’est développé », a-t-il déclaré.
A la prison de Rebeuss, il a affirmé : « J’ai dormi aux côtés de corps torturés, de corps qui portaient la trace de lourdes tortures. Et il est très important que cela soit su. Cette situation est le fruit du choix d’une répression féroce, massive, utilisant la justice pour éliminer les adversaires politiques », soulignant qu’il est conscient des risques qu’il prend en décidant d’aller dans un pays où il a des démêlés avec ses autorités.