L’Union européenne affirmait déjà en 2012 qu’en s’appuyant sur la richesse exprimée en produit intérieur brut (PIB), « la Chine devrait devenir la plus grande économie du monde avant 2020 ».
Lorsqu’on s’attache à revisiter les positions de l’Union européenne, notamment au travers d’un rapport du parlement européen de 2012 portant sur les « objectifs et les stratégies » de « la politique étrangère de l’UE à l’égard des pays BRICS et puissances émergentes[2] », il faut bien constater qu’aujourd’hui en 2023, les risques identifiés par l’Union européenne se sont révélés exacts, sauf que rien ne permette de percevoir une volonté effective de les éviter dans le cadre d’une coopération loyale avec les dirigeants des BRICS. Au contraire, le constat semble s’apparenter à une forme d’auto-prédiction fondée sur le doute quant à une « consolidation » de la poursuite de la croissance économique des BRICS que rappellent six points cruciaux du rapport :
absence d’un nouveau système de gouvernance mondiale inclusif et fondé sur la consultation approfondie et la coopération étroite avec les BRICS et autres économies émergentes ;
peu d’incitation en faveur de la coopération internationale et d’actions concertées sur les principales questions d’importance mondiale ;
risque de « fragmentation politique et économique et l’émergence de programmes mondiaux en concurrence et de zones régionales séparées » ;
risque de « détricotage des structures économiques mondiales et des flux d’investissements » ;
risque de « création de groupes régionaux d’influence caractérisés par une coordination internationale très limitée » ; et
une absence de possibilités de solutions concertées aux défis transnationaux[3].
Pourtant, l’Union européenne était bien consciente « des défis transnationaux – tels que le changement climatique, les questions de réglementation mondiale, l’accès aux matières premières et aux terres rares, le terrorisme, la lutte contre les mouvements radicaux non étatiques, le développement durable, la stabilité politique et la sécurité mondiales ». Elle se proposait à l’époque de « prendre l’initiative en la matière » pour :
faciliter une approche inclusive réglementée, basée sur des valeurs communes si elles sont véritablement partagées, le partenariat le consensus, la consultation et la coopération étroite avec les nouvelles puissances émergentes ;
trouver des solutions efficaces aux défis transnationaux ; et
promouvoir les échanges intra-BRICS élargis.
Or, il semble qu’il y a une très grande difficulté à définir ce que peuvent être des « valeurs communes partagées » entre les dirigeants du l’UE, et plus largement du G7 et de l’OTAN d’une part, et les dirigeants du groupe des BRICS et plus largement du Sud global. Il faut même croire que la difficulté vient du fait que les valeurs communes qui doivent être partagées soient celles de l’UE, du G7 et de l’OTAN. Si le sujet de la coopération entre les pays du Nord global et ceux du Sud global porte sur la part de marge décisionnelle, de souveraineté et d’autodétermination des uns et des autres, assurément, le sujet n’est plus sensible. Il devient explosif.
Le point de vue du Sud global, en l’occurrence celui de l’Afrique, semble avoir régulièrement et systématiquement été considéré comme négligeable et insignifiant dans les discussions sur les enjeux mondiaux. Conscient de sa montée en puissance, le Sud global est en train de se réorganiser dans le cadre de l’impulsion des cinq pays des BRICS : Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du sud. La trajectoire n’est assurément pas linéaire, mais les BRICS ne font pas non plus du surplace. Alors où placer le curseur au cours d’une période de transition où la souveraineté du Sud global ne peut plus passer par pertes et profits par le Nord global ?
Dr. Yves Ékoué Amaïzo
On peut autant critiquer le G7 mais il faut eviter de faire rever les gens que les BRICS peuvent apporter grand chose aux pays africains.
Un exemple les premiers contributeurs du Fonds Mondial de Lutte contre le SIDA, le paludisme et la tuberculose sont justement les pays ou G7 les USA et tête. Et ce fonds a beaucoup contribuer dans la réduction du taux de mortalité infantile.
On voit que ces intellectuels africains déconnectés de la réalité déjà qu’ils vivent en Europe.
La chine ne fait pas dons mais des prêts et emmène tout même les ouvriers, idem pour l’Inde. Les sociétés chinoises et indiennes sont celles qui entretiennent le plus la corruption car les marchés publics financés par ces pays sont opaques.