Les Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (Pastef) n’entendent pas laisser le gouvernement sénégalais faire disparaître tranquillement leur formation politique. A cet effet, le parti a décidé d’ester en justice en déposant deux recours, un auprès de la cour suprême sénégalaise et l’autre auprès de la Cour de Justice de la CEDEAO.
Ces recours ont été déposés par les conseils du président du Pastef, Ousmane Sonko. Ils demandent purement et simplement l’annulation ou au moins la suspension de la décision du gouvernement de dissoudre le Pastef, et un rétablissement des droits politiques du parti.
Selon Me Abdullaye Tall, avocat et porte-parole du Pastef, aucun argument juridique ne justifie cette dissolution intervenue le 31 juillet dernier : « Le parti n’a jamais violé la loi et le parti est l’une des rares formations politiques qui s’acquitte de son obligation de poser un bilan financier annuel. Donc c’est un parti qui s’est toujours conformé à la loi, à la Constitution, à la démocratie et à la République ».
Pour rappel, le Ministre de l’intérieur, Antoine Diome avait annoncé la dissolution du Pastef quelques heures après l’arrestation de son leader en justifiant sa décision les appels « fréquents » d’Ousmane Sonko à des « mouvements insurrectionnels » qui ont fait selon lui de nombreux morts en mars 2021 et juin 2023 et entraîné « des actes de saccage et de pillage de biens publics et privés ».
Le principal parti d’opposition à la coalition au pouvoir demeure suspendu aux décisions de ces deux cours de Justice. La participation du Pastef aux prochaines présidentielles qui doivent se tenir le 25 février prochain sera déterminée par l’issue de ces recours.