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Togo – L’OIF, complice ou allié objectif dans les velléités d’une mascarade électorale au Togo ?

Le compatriote togolais de la diaspora, Kokou Philippe AMÉDODJ s’est intéresssé à la question dans une nouvelle réaction rendue publique dimanche 26 novembre 2023. Lire sa réaction!

Togo : L’OIF, complice ou allié objectif dans les velléités d’une mascarade électorale au Togo ?

Suite aux protestations et indignations levées par les formations politiques et les organisations de la société civile au Togo, l’OIF (Organisation internationale de la francophonie) a été forcée et contrainte d’apporter des clarifications sur la mission d’audit du fichier électoral qui lui a été confiée par le gouvernement togolais.

Toutefois, dans la mise au point de l’OIF, il est clairement apparu que, contrairement aux déclarations faites lors de la conférence de presse organisée par l’OIF le 15 novembre à Lomé, les règles de transparence, d’inclusivité et d’impartialité, mises en avant par l’OIF, ont été délibérément violées.

En effet, dans la mise au point publiée le 24 novembre 2023, on pouvait lire :
« …
2. La mission d’audit a échangé sur place, le 19 octobre 2023, avec toutes les parties prenantes nationales, en particulier la CENI, et a présenté à ces dernières les modalités (principes, approche et champs de couverture) d’un audit de fichiers électoraux par l’OIF. Ces modalités incluent particulièrement les principes de transparence et d’inclusivité, induisant l’implication d’un spectre représentatif de la classe politique et de la société à la supervision et au suivi de l’opération d’audit.

3. La CENI, maître d’œuvre de l’audit, et garante de l’application du principe d’inclusivité à cette opération, a élaboré les Termes de référence (TDR) de celle-ci et mis en place un Comité d’audit composé des différentes sensibilités (majorité, opposition et société civile).

4. Le 25 octobre 2023, les experts de l’OIF ont rencontré les membres de ce Comité d’audit, pour partager avec ces derniers leurs constats et recommandations. A l’exception de ceux de la société civile, les représentants des partis politiques (Majorité et Opposition) étaient présents.
… »

*Questions* :

1. Pourquoi l’OIF s’est-elle contentée de limiter ses consultations aux seules formations politiques représentées à l’Assemblée nationale ? (Majorité et Opposition parlementaires) ?

2. L’OIF pouvait-elle, objectivement, ignorer que le Code électoral du Togo considère les partis d’opposition extra-parlementaires comme des parties prenantes du processus électoral ?

3. Pourquoi, dans sa conclusion, l’OIF a-t-elle choisi de faire fi des observations et réclamations soulevées par des organisations de la société civile et des formations politiques de l’opposition au sujet des graves anomalies survenues lors des recensements électoraux ?

Pour rappel, sur la base des aveux de dysfonctionnements reconnus par la CENI (Commission électorale nationale indépendante) et le gouvernement, des organisations de la société civile et des formations politiques au Togo ont demandé, sans succès, la reprise du recensement électoral dans les zones 1 et 2 conformément à l’article 44 du Code électoral : « L’inscription sur la liste électorale est un droit pour tout citoyen togolais remplissant les conditions requises par la loi. Tous les citoyens togolais visés à l’article 40 ci-dessus doivent solliciter leur inscription ».

Par conséquent, la mise au point publiée par l’OIF ressemble plutôt à un aveu d’embarras face aux manquements d’inclusivité et d’impartialité qui ont caractérisé l’intervention de l’OIF dans le processus électoral en cours au Togo.

Les préoccupations de l’opinion publique, des organisations de la société civile et des formations politiques extra-parlementaires sur la fiabilité du fichier électoral et sur l’équité du découpage électoral se trouvent, par conséquent, renforcées au lendemain de ce qui pourrait être assimilé à une tentative de manipulation par le cautionnement de l’OIF.

L’OIF gagnerait à éviter, à l’avenir, une immixtion maladroite dans le processus électoral (au Togo ou ailleurs dans les pays membres) si elle n’est pas capable de faire observer les principes de transparence, d’inclusivité et d’impartialité.

L’intervention de l’OIF dans le processus électoral au Togo ou ailleurs devrait se faire en faveur de l’expression des aspirations légitimes des populations et dans l’intérêt du bien-être de ses populations et de la paix civile.

Kokou Philippe AMÉDODJI
Liège – Belgique
Dimanche, 26 novembre 2023

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