Après les évènements survenus les 30 Novembre et 1er Décembre dernier à Bissau, le président de la République Umaro Sissoco Embalo a pris en début de cette semaine un décret portant dissolution de l’Assemblée Nationale. Cependant pour l’opposition, majoritaire au Parlement, il s’agit purement et simplement d’un coup d’Etat constitutionnel.
La Guinée Bissau s’enfonce un peu plus dans la crise sur fond d’accusation de tentative de coup d’Etat entre le parti au pouvoir et l’opposition. Suite aux affrontements armés entre la Garde nationale et les forces spéciales de l’armée, le Chef de l’Etat Umaro Sissoco Embalo avait dénoncé une tentative de coup d’Etat militaire avec des « complicités » au sein de la classe politique. Il a par conséquent procédé à la dissolution du Parlement acquis à l’opposition ainsi que le gouvernement qui émane de la structure politique dudit parlement. Les ministères de la défense et de l’intérieur détenus auparavant par des membres de l’opposition sont récupérés par le Chef de l’Etat.
Du côté de l’opposition, cette décision du Chef de l’Etat est une violation des dispositions constitutionnelles. Pour Domingos Simoes Pereira, président du Parlement et adversaire de longue date du président : « Malgré la tentative de coup d’État, il ne peut être question de dissolution de l’Assemblée (nationale). Notre Constitution est claire. Le Parlement ne peut être dissous dans les douze mois suivant son élection ».
Alors que les forces de sécurité occupent actuellement le siège du parlement, Domingos Simoes Pereira a indiquer qu’il « convoquer les députés pour qu’ils constatent eux-mêmes qu’ils sont empêchés d’accéder à l’Assemblée nationale, ce qui signifie que c’est un coup d’État constitutionnel ».