« Ici à Lama, au lieu de la réunion, ce sont des miliciens bien connus, puisque natifs de la localité qui, malgré l’accord du chef du village, sont arrivés pour intimer violemment l’ordre qu’il n’était pas question que des membres de partis politiques et associations affiliés à l’opposition, tiennent une réunion. Les gros bras au service du RPT-UNIR n’hésitèrent pas à menacer les membres de la délégation de la DMP de s’en prendre physiquement à eux et de faire incendier leurs véhicules.»
Voilà ce que nous publiions le 23 octobre 2023 dans le quotidien «Liberté» suite à l´interdiction, sous des menaces, par les miliciens du parti au pouvoir, d´un meeting d´une délégation de la DMP, un mouvement politique de l´opposition, à Lama dans la préfecture de la Kozah, le week-end du 14 au 15 octobre 2023. Parmi les menaces proférées ce jour-là, en dehors du fait que les miliciens d´UNIR étaient prêts à s´en prendre physiquement aux responsables de la DMP, il était également question d´incendier leurs véhicules. Jeudi 9 novembre 2023, dans le canton d´Agbélouvé, préfecture de Zio, aux environs de 19 h GMT, la voiture de M. Poro Égbohou, membre de la conférence des présidents de la DMP et et coordinateur préfectoral de la Kozah, fut incendiée. Donc deux mois à peine après ces menaces, les voyous payés par UNIR passent effectivement à l´action.
À qui doit-on immédiatement penser comme potentiels meneurs? «Les milices du régime RPT /Unir ont mis leurs menaces à exécution», c´est en substance ce que les responsables du regroupement des partis politiques et des organisations de la société civile ont publié dans un communiqué rendu public samedi 25 novembre dernier pour dénoncer et demander justice pour leur collègue victime de tels actes qu´on croyait appartenir à une époque révolue. Après la campagne du 14 au 15 octobre 2023 dans la Kozah qui avait tourné court à cause des menaces des nervis du RPT-UNIR, Monsieur Poro Égbohou, un natif de Lama, ne s´était pas laissé intimider par ces individus sans foi ni loi, et était retourné à Kara pour tenir des rencontres. Il est donc tout à fait logique que les responsables de la DMP, ou toute autre personne en possession de tous ses sens, conclue que ce sont ceux-là qui avaient menacé l´homme politique de s´en prendre physiquement à lui ou d´incendier son véhicule, s´il s´entêtait, selon leurs termes, à organiser des réunions de l´opposition à Kara, qui sont derrière l´acte barbare. La Dynamique pour la Majorite du Peuple (DMP) exige que le gouvernement fasse «toute la lumière sur ces faits».
Ce qui est grave est que ces groupes de miliciens existent depuis le début de la démocratisation à l´orée des années ´90, et se sont toujours réclamés du parti au pouvoir RPT-UNIR. Les agissements tribalistes et régionalistes de ces ennemis de la démocratie et du vivre-ensemble, pour qui la démocratie ou l´alternance au sommet de l´état devrait se conjuguer en termes de personnes, d´ethnies ou de régions, sont la suite logique du même comportement de certaines personnalités kabyè comme Sogoyou Kéguéwé et Akrima Kogoé en 1992 et 1993, qui s´étaient pratiquement érigés en remparts contre la démocratie, comme si la Kozah, une préfecture togolaise comme toutes les autres, était un pays dans le pays. Qui a oublié que Monsieur Akrima Kogoé poussa le ridicule jusqu´à renvoyer la préfet, nommée par le premier ministre Joseph Koffigoh en 1992, pour s´autoproclamer préfet de la Kozah? Quant à Sogoyou Kéguéwé, le pseudo- panafricaniste qui vocifère aujourd´hui sur New World TV, à l´époque journaliste à Radio Kara, fut remercié par Éyadéma pour services rendus en tant que chef-milicien, en se faisant nommer ambassadeur du Togo en Allemagne.
Comme on le voit, le problème des miliciens au Togo ne date pas d´aujourd´hui et est exclusivement la marque de fabrique du parti au pouvoir. Des responsables et militants des partis politiques, légalement constitués, sont pourchassés comme du gibier; contraints à l´exil ou jetés en prison, pendant que des miliciens bien identifiés, ayant l´onction du pouvoir, ont pignon sur rue et peuvent faire ce qu ils veulent pour empêcher l´opposition de mener ses activités. C´est pourquoi nous disons qu´appeler le gouvernement togolais, comme l´ont fait les responsables de la DMP dans leur communiqué, pour soi-disant faire la lumière sur cet acte criminel dont un des leurs fut victime, reviendrait à inviter le suspect à enquêter sur son propre crime. Le pouvoir ou le gouvernement togolais peut facilement mettre fin à la violence politique dans le pays, s´il le veut. Il suffit de mettre toutes ces hordes de voyous, qui se réclament d´ailleurs du RPT-UNIR depuis des décennies, hors d´état de nuire. Mais à qui profite le crime? Voilà la question qu´il faut se poser. Quelle mouvance politique a-t-elle subi plus de dégâts en termes de mutilations ou de pertes en vies humaines depuis plus de 30 ans, dus à la violence politique exercée par un camp sur l´autre? La réponse est claire et sans ambiguïté. Ce sont ceux qui sont au pouvoir et qui ne veulent pas partir, pour ne pas devoir rendre compte, qui s´évertuent à faire entretenir la violence dans le pays. Donc ce sont eux qui recrutent les miliciens, les entretiennent et les soutiennent dans leurs actes criminels contre les partis de l´opposition; l´impunité, de toutes les façons, leur étant assurée.
Et si le régime Gnassingbé, minoritaire dans le pays, continue impunément à user de violence et de fraudes de toutes sortes pour s´éterniser au pouvoir, c´est aussi à cause du comportement méchant et égoïste de certains leaders de ce qui reste aujourd´hui de l´opposition. N´importe quel idiot du village sait que l´union fait la force. Et en politique, surtout dans une situation dramatique où nous vivons sous un régime de dictature impitoyable, tout homme politique qui se dit de l´opposition, devrait être fidèle à son engagement du début, quels que soient les obstacles jetés sur son chemin; car il n´y a rien de plus ingrat que de s´être engagé pour la liberté, le bien-être et la vie de ses concitoyens. Pour exemple, après l´incendie de la voiture de M. Poro Égbohou probablement par les miliciens du RPT-UNIR, quels sont les partis politiques dits de l´opposition, en dehors de ceux de la DMP, qui ont publié un communiqué pour condamner et demander des comptes au régime de Faure Gnassingbé? Voilà des comportements égoïstes de la part d´«opposants» que nous ne pouvons pas comprendre. Même un parti politique comme l´ANC, qui fut naguère chef de file de l´opposition, et qui devrait être le fer de lance d´une nouvelle union, semble être devenu l´ombre de lui-même. À quoi ça sert alors, au lieu de rechercher l´union, de ne penser qu´à des élections législatives et régionales, qui ne serviront de nouveau qu´à accompagner le régime de dictature dans ses dérives?
Samari Tchadjobo / Allemagne
Toi tes éditos sont toujours propagandistes et militants on se croirait encore dans les années 90. Pendant qu’on parle d’insécurité due à tes congénères, flibustiers du désert qui gangrène vers l’océan Atlantique, tu veux faire faire la promotion de tes alliés DMP, DMK… aussi démagogues. Aucune honte de pondre des insanités hebdomadaires. Comme dit quelqu’un le développement de l’Afrique ne se trouve pas en Allemagne, il faut aller aider les pauvres paysans, paresseux congénitaux.