Au Togo, la libération temporaire de Loïc Lawson, directeur de publication du Flambeau des démocrates, et d’Anani Sossou, journaliste indépendant, suscite des inquiétudes avec leur placement sous contrôle judiciaire. Cette mesure préoccupante, rappelle le président du patronat de la presse togolaise, Honoré Adontui, fait écho à des cas antérieurs où des journalistes, initialement libérés provisoirement, ont ultérieurement été condamnés. Lawson et Sossou devront se présenter chaque premier lundi du mois devant le juge, une mesure qualifiée d’excessive par Adontui.
Bien que la libération soit accueillie avec une satisfaction minimale, Adontui souligne que la prudence est de mise, citant des exemples passés de journalistes tels que Ferdinand Ayité, Isidore Kouwonou, et Joël Egah, qui ont connu des rebondissements aboutissant à des condamnations. Il insiste sur la nécessité d’une libération totale de leurs charges pour conclure cette affaire.
« Nous nous réjouissons de ce dénouement, quoique de façon minimale. Nous tenons à remercier l’ensemble des acteurs qui ont œuvré à cette fin-là. Mais permettez que je ne vous cache pas que notre satisfaction est assez mesurée du fait que nous avons déjà vécu une liberté provisoire similaire dans le cas des confrères Ferdinand Ayité, Isidore Kouwonou et Joël Egah – de regrettée mémoire –, une liberté provisoire qui a malheureusement connu par la suite d’autres rebondissements, soldés par une condamnation à des peines de prison ferme », a-t-il déclaré à la RFI, avant de marteler : « C’est pour cela que nous demandons que nos confrères soient totalement libérés de leurs charges. Cela nous réjouirait davantage et nous permettrait de comprendre que oui, cette affaire est derrière nous ».
En outre, le président du Patronat de la Presse Togolaise lance un appel à éviter l’incarcération des journalistes dans l’exercice de leur profession, soulignant que cela contribuerait à la protection et à la promotion de la liberté de la presse, ainsi qu’à la préservation de l’image du Togo.
L’emprisonnement de Lawson et Sossou a suscité des réactions mondiales, les organisations de défense de la liberté de la presse demandant leur libération immédiate et plaidant pour une révision du code de la presse togolais afin de renforcer la protection des professionnels des médias.
Il est à noter que, bien que le Code de la presse de 2004 ait dépénalisé les délits de presse au Togo, la version actuelle ne couvre pas les réseaux sociaux, exposant ainsi les journalistes exerçant leur métier en ligne, à des risques de peines de prison.