Les pays membres de l’Alliance des Etats du Sahel (AES) ont réussi un revirement diplomatique digne d’une véritable « remontada » en football. Mis au banc par la CEDEAO et relégué en position de touche il y a quelques mois, ces 3 nations ont repris du poil de la bête en reprenant une position dominante dans les tractations avec l’institution ouest-africaine.
Les multiples sanctions politique, économique et diplomatique prises par la CEDEAO contre le Mali, le Burkina Faso et le Niger au lendemain des coups d’Etat opérés par les militaires sont encore dans les mémoires. L’épisode d’une intervention militaire pour « combattre » l’armée nigérienne au pouvoir avait resserré les liens entre ces 3 Etats qui ont fini par mettre en place l’Alliance des Etats du Sahel (AES).
Mais il semble désormais très loin cette époque où la CEDEAO n’hésitait pas à « élever la voix » ou « bomber le torse » devant le Burkina Faso, le Mali et le Niger.
L’annonce du retrait conjoint du trio de l’AES de l’institution communautaire ouest-africaine a provoqué un énorme revirement géopolitique dans la zone. Contraints auparavant de satisfaire aux exigences de la CEDEAO pour obtenir un retour dans de « bonnes grâces » notamment l’organisation rapide d’élections pour un rétablissement de l’ordre constitutionnel, le trio Assimi Goïta, Ibrahim Traoré et Abdourahamane Tiani sont désormais en position plus confortable.
Depuis le début de cette semaine, c’est plutôt l’institution CEDEAO qui se voit contrainte de négocier un maintien de ces 3 pays en son sein. Vraisemblablement, les discussions seront ardues au regard des motivations avancées par les 3 géants de la CEDEAO en terme de superficie pour justifier leur décision de retrait.
D’un point d vue diplomatique et stratégique, il n’y a aucun doute que l’Alliance des Etats du Sahel mène au score face à la CEDEAO.