Devant les médias la semaine passée, le Comité d’Action pour le Renouveau a révélé sa position sur l’actualité électorale du Togo en proposant l’organisation d’élections générales en 2025 pour éviter la tenue de plusieurs élections majeures (législatives, régionales et présidentielles) en moins de 2 années ; une proposition déjà sous le feu des critiques, mais qui pourrait techniquement s’imposer aux acteurs politiques.
Dans l’histoire politique du Togo, le Comité d’Action pour le Renouveau est réputé pour son sens à anticiper sur certains évènements. Avec son fondateur, Feu Me Madji Yaovi AGBOYIBO, le parti dit « des déshérités » s’est toujours démarqué du lot en adoptant des positions flexibles lorsque les discussions avec le parti au pouvoir, RPT-UNIR, se retrouvent au point mort.
A une période des polémiques politiques relatifs au nombre de mandats présidentiels exercés par Faure Gnassingbé, le CAR n’avait pas hésité à proposer à la classe politique de concéder à ce dernier le compteur à zéro. Rejetée catégoriquement par le reste de l’opposition à l’époque, cette proposition quelques années plus tard aurait pu être une épine dans les pieds du régime RPT-UNIR.
La nouvelle idée d’élections générales en 2025 avancée par le CAR, tout en étant surprenante car venant d’un parti d’opposition, n’est pas absolument absurde.
D’abord, sur l’aspect purement technique, il est enjoint à la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) d’organiser les élections législatives et régionales au plus tard fin mars 2024. Alors que le mois de janvier 2024 tend déjà à sa fin, aucun chronogramme officiel n’est établi jusqu’à présent pour lesdites élections.
Ensuite, politiquement, le contentieux préélectoral est assez vaste. Plusieurs partis politiques rejettent toujours non seulement le fichier établi, mais également le découpage électoral. Ceux-ci appellent à un cadre de discussion sur le sujet.
Enfin, le financement de ces gros enjeux électoraux amène comme l’a relevé le CAR à se questionner sur leurs répercussions sur le citoyen togolais qui, déjà, voient d’un mauvais œil les multiples taxes mises en exergue par le gouvernement dans son nouveau budget.
L’histoire donnera-t-elle encore raison au CAR ? Les Togolais ne tarderont pas à avoir la réponse à cette interrogation.