L’homme de Dieu aura joué un rôle non négligeable pour que le Togo bascule dans une véritable démocratie. Mais il ne verra pas l’alternance se produire au sommet de l’Etat avant de rendre l’âme.
Mgr Philippe Fanoko Kpodzro, de son vivant, n’a laissé personne indifférent; soit on l’aime soit on le déteste. Exilé en Suède, il a rendu l’âme dans des conditions qui interrogent.
Ceux qui l’ont côtoyé, rencontré, parlent, de façon générale, d’un homme bien, soucieux de l’avenir démocratique de son pays. C’est le cas du député Sena Alipui. Le décès de l’ancien archevêque émérite de Lomé est une triste nouvelle.
Le troisième vice-président de l’Assemblée nationale rappelle qu’il a rencontré pour la première fois l’illustre disparu dans les années 90. A l’époque, rappelle-t-il, « il appelait souvent la maison et avait une façon bien particulière de demander si mon père était là… »
« Notre dernière rencontre remonte à il y a juste quelques années… En qualité de conseiller spécial du président de mon parti (Dr Gilchrist Olympio, NDLR), je l’ai rencontré pour un long tête-à-tête à huis clos à Amadahomé », révèle Sena Alipui, ajoutant qu’il « garde comme souvenir de lui, celui d’un homme franc déterminé et pieux ».
Le jeune opposant précise que lui et feu Mgr Kpodzro n’aient « pas la même vision, lecture et approche de la situation politique togolaise » leurs rapports ont toujours « corrects et courtois ».
Philippe Fanoko Kossi Kpodzro, né le 30 mars 1930 à Tomégbé, ordonné évêque d’Atakpamé le 2 mai 1976, archevêque de Lomé pendant plus de 16 ans, décédé à l’âge 93 ans, a été un véritable opposant au régime cinquantenaire.
