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Sunday, April 28, 2024
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[Éditorial] La politique, le jeu de la machine attrape-peluche

“Le politicien qui réussit le mieux est celui qui dit le plus souvent et de la voix la plus forte ce que tout le monde pense.” Théodore Roosevelt

Rendre à la politique le sens quelle devrait avoir. Face à une perte de sens de l’engagement politique, il faut replacer les débats au centre de notre démocratie.

Qui n’a jamais joué au jeu de la machine attrape-peluche? Encore appelée machine attrape-jouet, machine à pince, ou machine à toutous… [Cette caisse en verre dans laquelle le joueur tente d’attraper une peluche à laide d’une pince mécanique dont il commande les mouvements] Enfant, nous avons tous vu notre regard plein d’espoir s’éteindre en apercevant la peluche glisser entre les mailles de la pince, comme si le jeu avait été conçu pour nous faire rêver, espérer sans jamais nous permettre de l’obtenir…

Cette notion d’espoir, le monde politique a su la cultiver à sa manière depuis des siècles à travers le monde et les incompétents s’en ont servi pour nous endormir en Afrique depuis les indépendances : Rien que de beaux slogans, et des discours vides mais très émotionnels. S’ils usent tous de la même expression, et tiennent tous des discours panafricanistes, souverainistes.

La politique qui devrait être principalement ce qui a trait au collectif, à une somme d’individualités ou de multiplicités, combien de ces hommes politiques sont réellement capables de concevoir l’action politique autrement et, qu’elle crédibilité porter à leur conviction quand elle se détache de leurs actions ?

Des Chefs d’État de plus de 80 ans qui terminent 40, 50 ans et plus à la tête d’un pays et continuent de concerver le pouvoir en parlant de renouveau. Des régimes de plus d’un demi siècle qui ont passé tout leur temps à appauvrir leur pays en détournant les deniers publics, les aides au développements et autres, bradant les matières premières de leurs sous-sol aux occidentaux sans penser à la transformation locale. Ces dirigeants qui au lendemain des nièmes élections deviennent brusquement des panafricanistes qui aiment l’Afrique et leur pays et promettent l’émergence en un mandat de 5 ou 7 ans. Des députés élus qui se revendiquent sur les lèvres, défenseurs des intérêts du peuple juste pour se faire élire pour leur propres intérêts, et leur projet c’est de demeurer députés à vie. Aucun d’eux ne rêvent passer la main à la jeunesse qui fait plus de la moitié de la population de leurs pays mais tous crient être préoccupés par la situation de la jeunesse.

Dans un tel contexte, les élections législatives et les premières élections régionales couplées à venir au Togo, nous plongent dans une réflexion profonde et comprendre le sens d’un engagement politique pour le jeune d’aujourd’hui.

Cette recherche de sens ne constitue pas une aporie imaginaire. Il est bien difficile d’aborder la question du sens de l’engagement sans examiner les préjugés que chacun d’entre nous nourrit à l’égard de la politique dans notre pays. Celui qui revient le plus souvent est d’ordre purement matériel.

Lorsque nous voyons l’engagement admirable et l’implication sur le terrain de nombreux élus, les moyens financiers colossaux qu’ils y investissent et, lorsque nous apercevons la méfiance de la majorité du peuple à l’égard de certains d’entre eux, difficile d’imaginer que l’intérêt financier ne puisse jouer le moindre rôle dans la décision de s’engager. D’autres considèrent qu’à côté de l’appât du gain, la recherche du pouvoir constitue un facteur déterminant. Les dérives totalitaires et les nombreux abus constatés depuis des décennies tendent à donner beaucoup de poids à cet argument.

Nonobstant que l’on puisse discuter des dérives dun engagement de trop longue durée, nous aurons beaucoup de mal à croire qu’il puisse être à l’origine même dun investissement en politique. Tout d’abord parce que la conjugaison de son engagement et de ses idées engendre auprès du responsable politique une tension constante entre ses convictions et ses doutes. Ensuite, parce que le chemin à parcourir est tellement semé d’obstacles, de sacrifices et de dons de soi qu’il me paraît impossible de réussir en s’appuyant sur une simple recherche de pouvoir.

On décrit la jeunesse intellectuels d’aujourd’hui comme faisant partie dune génération impatiente, en quête de sens, à la recherche d’une mission plutôt que d’un travail, qui a grandi avec les réseaux sociaux et leurs filtres sur la réalité, incapable d’apprécier ce qu’elle possède et à la recherche de bons leaders capables de la faire grandir mais le plus souvent bridée par le système. Dès lors, puissent nos leaders politiques donner à cette génération les cartes pour libérer pleinement son potentiel. Notre monde politique a tout autant besoin de ces jeunes pleins d’espoir que de l’expérience que les leaders incarnent.

Aristote disait « que l’Homme serait par nature un animal politique ». Son discours lui permettrait d’exprimer l’utile et le nuisible, le juste et l’injuste. Il serait le seul à avoir le sentiment du bien et du mal et les notions morales.

L’espace politique serait alors le lieu de débat dans lequel une pluralité dêtres différents et égaux pourrait organiser la vie en commun. Le besoin de l’homme de s’exprimer dans cet espace serait donc à la base de son engagement : défendre l’intérêt général en partageant ses convictions, ses valeurs et son sens de l’éthique. C’est avant tout pour cette raison que le citoyen décide de sengager.
Puissions-nous replacer cet espace de débat au centre de notre démocratie, et rendre à la politique le sens quelle devrait avoir.

Le GCE, José-Eric Le Divin

Source : Togonyigba

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