25 C
Canada
Sunday, April 28, 2024
Accueil ACTUALITES Togo- Du quinquennat au septennat ? Jusqu´où iront les spéculations ?

Togo- Du quinquennat au septennat ? Jusqu´où iront les spéculations ?

«La constitution est nulle, si la majorité des individus qui composent la nation, n´a pas coopéré à sa rédaction. » Marie-Olympe De Gouges, écrivaine et femme politique, (1748-1793)

Il l´appelait «le parti des malheurs». 27 ans après sa disparition dans des circonstances dramatiques, le RPT, aujourd´hui UNIR, a depuis longtemps perdu son statut de parti politique pour se muer en un ramassis de Togolais faisant la guerre à leur propre peuple. Presque trois décennies après, Djobo Boukari pourrait bien se retourner dans sa tombe; son peuple, le peuple togolais, dont il s´était engagé pour la libération, ploie toujours sous les retombées inhumaines du joug dictatorial des Gnassingbé et de leurs complices. «…le régime Gnassingbé a montré ses limites sur tous les plans, n’a plus rien à prouver aux Togolais et n’attend que le coup de grâce…» Voilà à peu près ce que nous écrivions dans notre dernier article sur le fait que le régime Gnassingbé soit au bout du rouleau et ne puisse offrir aucune alternative viable pour l´avenir du pays. Ce que nous désignons par parlement au Togo, qui n´est en fait qu´une chambre d´enregistrement constituée de «députés» mal élus ou pas du tout élus, choisis pour leur fidélité au parti-état au pouvoir et surtout pour leur méchanceté vis-à-vis de leurs concitoyens. Une telle assemblée nationale ou parlement de pacotille ne peut évidemment pas représenter les populations togolaises ou défendre leurs intérêts. Tout ce qui s´y déroule, toutes les décisions qui y sont prises, sans aucune opposition, vont dans l´intêret du régime de dictature, pour son maintien à vie au pouvoir.

Et ce n´est pas surprenant si le 23 janvier 2024, au cours de ce qu´ils appellent « la première session extraordinaire de l’année», la présidente du supposé parlement togolais annonce qu´un groupe de «députés» aurait déposé le 28 décembre 2023 sur le bureau de l´assemblée nationale une proposition de révision de la constitution togolaise. Et pour parfaire la comédie qui ne trompe plus personne au Togo, dame Yawa Tségan, en sa qualité d´un des principaux pions du régime de dictature qui se respecte, n´avait pas manqué d´introduire son annonce comme suit: «Nous constatons que notre législature n’a pas fini de révéler ses mystères…» Au Togo, décidément le ridicule et surtout la honte, du côté de nos supposés dirigeants ne tuent plus. «Est-ce un début de concrétisation du projet de septennat cher au « jeune doyen »? Les députés veulent-ils commettre leur dernier péché avant de s’en aller?» Connaissant l´obsession de Faure Gnassingbé vis-à-vis du pouvoir politique et son désir de ne rien céder et d´être le seul maître à bord, si possible jusqu´à sa mort, et soupçonnant ce que peut bien contenir cette fameuse proposition de loi, le quotidien «Liberté», dans sa parution de jeudi 25 janvier 2024, ne s´était pas empêché de poser une telle interrogation. Et la question du seul quotidien libre togolais trouve son sens dans la mesure où tout est mis en oeuvre pour faire peur et décourager toute opposition digne de ce nom qui pourrait critiquer et manifester contre les méthodes anti-républicaines du régime Gnassingbé et le faire plier. Leur plan est que l´alternance soit repoussée aux calendes grecques, que le statu quo soit la norme pour un pouvoir à vie.

Alors si les Togolais, et surtout la presse, sans encore connaître le vrai contenu de la proposition de révision de la constitution togolaise annoncée, se mettent à spéculer sur l´éventualité de l´introduction d´un septennat dans la loi fondamentale de notre pays et de la remise du compteur à zéro, pour permettre à Faure Gnassingbé de rester éternellement au pouvoir, en quoi cela pourrait-il surprendre, surtout que nous avons des «députés» applaudisseurs au parlement trompe-l´oeil qui ne font qu´accepter tout ce qui vient du gouvernement sans broncher? Si vraiment il y avait un projet de révision de la constitution, il ne pouvait qu´émaner du gouvernement ou du zèle de la présidente Yawa Tségan pour faire plaisir à son bienfaiteur. Un groupe de parlementaires qui aurait pris cette initiative nous paraît être du bluff pour donner l´impression que nous sommes en démocratie et que l´assemblée nationale serait indépendante de toute ingérence gouvernementale. Sur ce point, voici un passage extrait du quotidien Liberté dans sa dernière parution, passage qui exprime la colère d´un citoyen togolais quant à l´inutilité du parlement togolais dans la vie de notre nation: « Dites-nous, sur la législature qui a commencé en décembre 2018 et qui a pris fin le 31 décembre 2023, combien de propositions de loi les 91 députés nommés ont-ils déposées sur le bureau de leur assemblée et qu’ils ont réussi à faire adopter pour qu’elles deviennent des lois? Au Togo, bien qu’il existe un parlement pour faire les lois, 99% des textes adoptés proviennent du gouvernement sous forme de projets de loi. Autrement, le pouvoir législatif n’existe que de nom. L’exécutif dirige et c’est encore lui qui fait et dépose les lois à adopter par l’assemblée! C’est incroyable! »

«Le président de la République est élu au suffrage universel libre, direct, égal et secret pour un mandat de 5 ans renouvelable une seule fois.  Cette disposition ne peut être modifiée que par voie référendaire.» Comme pour attirer notre attention sur les nombreuses incongruités togolaises et nous faire réagir, nous sommes tombés par hasard sur cet extrait de notre constitution, écrit sur les réseaux sociaux, en réagissant par rapport aux spéculations sur la fameuse proposition de révision de la loi fondamentale togolaise, par le président du petit parti-satellitte du RPT/UNIR, «Nouvel Engagement Togolais»(NET), Monsieur Gerry Tamaa. Le député nommé Gerry Tamaa nous sert ici une phraséologie valable dans des pays normaux, où la démocratie est une réalité et où les textes de la république sont sacrés, donc respectés. Mais nous sommes au Togo où les textes constitutionnels sont une chose et où la réalité en est une autre. « un mandat de 5 ans renouvelable une seule fois.» Combien de mandats présidentiels Faure Gnassingbé accumule-t-il aujourd´hui à la tête de notre pays? Il est donc inutile d´insister sur le contenu de la constitution togolaise pour accuser ceux qui ont leur petite idée sur ce qui pourrait être le contenu de la fameuse proposition de révision constitutionnelle, d´aller trop vite en besogne. Au Togo tout est possible et nous savons comment référendums et élections sont organisés chez nous.

À l´état actuel des choses, si le régime Gnassingbé veut que le quinquennat passe au septennat, et que les compteurs soient remis à zéro pour que Faure puisse s´éterniser au pouvoir, il le fera avec la prochaine législature, car de toutes les façons, les règles du jeu sont déjà pipées pour qu´il «gagne» sans aucune opposition digne de ce nom. Tout est mis en oeuvre pour cette fin. Le musellement des partis sérieux de l´opposition, l´interdiction des manifestations sous des prétextes fallacieux. L´interdiction ce samedi 27 janvier 2024 de la marche de protestation des partis et associations de la DMP (Dynamique pour la Majorité du Peuple) est un des nombreux exemples pour étayer la thèse selon laquelle le régime togolais n´est pas prêt à partager le pouvoir, ni moins encore à le quitter, ni aujourd´hui, ni demain. L´argument sécuritaire avancé par le gouvernement de Faure Gnassingbé ne tient pas la route. Même dans les pays à démocratie avancée, comme ici en Allemagne, par exemple, il n´y a jamais de risque zéro concernant la sécurité; c´est pourquoi d´ailleurs les manifestations sont toujours encadrées par les forces de l´ordre. Car on ne sait jamais d´où des brebis galeuses pourraient surgir pour semer du désordre, et c´est le devoir de tout état qui se respecte, de veiller à ce que tout se passe dans le calme. Même dans des pays en guerre, comme en Ukraine, il y a de temps en temps des manifestations de rue. Évoquer des risques sécuritaires pour interdire des manifestations de l´opposition est une confirmation que le régime de Faure Gnassingbé est bel et bien un régime de dictature aux abois, qui n´a que la répression, la peur et la terreur comme seules armes pour ne jamais quitter le pouvoir.

Les prisonniers politiques qu´on refuse de libérer, les réfugiés politiques dont on feint d´ignorer l´existence, les massifs détournements de fonds publics, les massives violations des droits de l´homme qui se poursuivent, avec en prime, l´impunité assurée. Voilà quelques éléments qui constituent la marque de l´échec total sur tous les plans, et ce, depuis un démi-siècle, du régime des Gnassingbé. Que Faure Gnassingbé veuille, oui ou non, faire changer la constitution togolaise à son avantage, tout dépendra de la réaction de ce que nous appelons encore l´opposition togolaise, et au-délà, des populations togolaises dans leur ensemble. Il y va de leur avenir. Laisseront-elles faire?

Samari Tchadjobo

Allemagne

1 COMMENTAIRE

Subscribe
Notify of
guest
1 Comment
Oldest
Newest Most Voted
Inline Feedbacks
View all comments
Anna
Anna
February 2, 2024 11:07 pm

You might want to work from a home but you don’t know which reliable work for you. This is for you. Yes! These are straightforward bv4 locally situated works that you can do in your parttime. You can consistently make 120 to 180USD/Hr. The amazing thing is that students can also get this job and do simple things in their spare time. For more information, 
Read this article….> https://VirtualCareer73.blogspot.com/

Popular News

Togo-Yacoubou Moutawakilou, condamné à mort et exécuté pour son engagement pour le Togo

Depuis ce triste jour du 13 janvier 1963 où Sylvanius Olympio fut assassiné, tous ceux qui ont essayé d´affronter la dictature en se mettant sur son chemin, furent impitoyablement éliminés. La liste de tous ces martyrs, assassinés d´une façon ou d´une autre, est longue. Les nombreuses tentatives depuis le début des années ´90 pour humaniser le pouvoir d´état et le rendre aux Togolais, n´ont pas pu résister à la terreur militaire, seule légitimité de la dictature du père en fils.