La situation politique au Togo est minée par des restrictions sévères sur les libertés. On voit un tableau sombre et complexe. Le pays semble avoir touché le fond, avec une crise politique omniprésente, même si elle est silencieuse.
Rappelons pêle-mêle les leaders politiques traditionnels qui sont constamment intimidés ou persécutées avec des affaires juridiques, comme Jean-Pierre Fabre et ses camarades de l’opposition dans le problème des incendies des grands marchés. Rappelons Kpatcha Gnassingbé et ses co-accusés, condamnés à la prison pour avoir orchestré un coup d’État en 2009. Rappelons ceux qui ont été accusés de délit d’opinion et en ont subi les conséquences, comme nos confrères journalistes Loïc Lawson, Anani Sossou, Joel Egah (qui y a laissé la vie), Ferdinand Ayité (qui a fini par fuir le pays) et aussi de Djimon Oré, pour ne citer que ceux-là.
Rappelons récemment François Boko, ex officier des FAT et ex ministre, actuellement en exil forcé, dont l’interview accordée à Joachin Agbétim sur Radio Victoire a conduit à la suspension de l’émission et du journaliste par la HAAC pour trois mois. Mais Boko continue à faire entendre sa voix sur des médias sociaux togolais basés à l’étranger.
A une vitesse vertigineuse, la répression des libertés dans le pays conduit à une délocalisation, une expatriation de l’opposition vers l’étranger où certains leaders d’opinion, se sentant à l’abri, tiennent des discours extrémistes, incendiaires et même irresponsables sur les réseaux sociaux, au risque de créer des problèmes sociaux graves chez nous ici au pays.
Les médias sociaux sont en train de transformer des membres de la diaspora en véritables héros pouvant influencer l’opinion publique, de manière dangereuse, puisqu’ils véhiculent parfois des idées erronées qui sont malheureusement prises pour paroles d’évangile.
La crise togolaise qui est finalement partout, même au sein des familles, est désormais en voie de délocalisation vers l’étranger, et ses acteurs, bien nombreux, vont d’intellectuels comme Ferdinand Ayité aux politiques comme Koffi Yamgnane, en passant par des militaires comme Olivier Amah, des juristes comme Kpandé Adjaré et des influenceurs comme Zaga Bambo, Hodako etc. Et ne nous trompons pas, ils sont très bien suivis par la jeunesse pourtant si silencieuse!
Face à la situation de plus en plus préoccupante et délétère, un processus de dégel et de réconciliation politique paraît être une nécessité, n’en déplaise aux fameux sécurocrates qui entourent le chef de l’Etat et qui ne connaissent pas grand-chose de la politique, ni de ce qu’on peut voir après le bout du nez. Si Faure Gnassingbé parvient à initier des mesures d’apaisement et à rétablir un climat de dialogue, c’est sûr qu’il va voir sa côte de popularité et son crédit de sympathie grimper en flèche, se faisant ainsi des centaines de milliers de partisans et de sympathisants. Le pays a besoin de flexibilité, de concorde et de solidarité nationale.
Source : Sika’a journal.tg