Togo- Affaire de “Père de la Nation”: Jean-Pierre Fabre recadre Prof. Batchana

L’Alliance Nationale pour le Changement (ANC) de Jean-Pierre Fabre continue de dénoncer l’attribution du titre de “Père de la Nation” au feu Général Gnassingbé Eyadéma par le régime actuel. Dans une récente déclaration, l’ANC critique sévèrement l’historien Prof Batchana. En effet, lors du colloque du 3 février en hommage à Gnassingbé, Batchana a vanté des accomplissements non avérés et non vérifiables, en particulier la prétendue cohésion sociale que Gnassingbé Eyadéma aurait promue sans relâche. L’ANC accuse le régime de se piéger lui-même en manipulant et en falsifiant l’histoire du Togo. Lisez !

Déclaration: Gnassingbé EYADEMA, père de la Nation! Grossière provocation.

Le lundi 03 février 2025, dans le cadre des cérémonies de commémoration du vingtième anniversaire de la disparition du dictateur qui a dirigé le Togo pendant 38 ans de 1967 à 2005, le régime RPT/UNIR a cru devoir organiser un soi-disant colloque pour rendre hommage à Gnassingbé Eyadema. Partout dans le programme des cérémonies, Gnassingbé Eyadema est présenté sous le titre de “Père de la Nation”.

Qu’on se le dise une bonne fois pour toutes, Gnassingbé Eyadéma, ne peut jamais être Père de la Nation au Togo. Il ne réunit pas les qualités et conditions nécessaires pour avoir ce statut. Si des colloques prétendus scientifiques pouvaient décerner ce titre à ceux qui ne le méritent pas, cela se saurait depuis longtemps.

Cette opération, est une supercherie, une manipulation de l’histoire, une imposture. Une provocation de plus. Une provocation Grossière. En réalité, il s’est agi pour le système RPT/UNIR, de célébrer avec faste, les vingt ans de Faure Gnassingbé au pouvoir, en prétendant commémorer le 20ème anniversaire du décès de Gnassingbé Eyadéma.

L’ANC affirme que tous les colloques du monde, tous les savants du monde, tous les historiens du monde, tous les universitaires du monde, tous les mensonges du monde et toutes les explications du monde ne pourront jamais justifier que le RPT/UNIR attribue à Gnassingbé Eyadéma, le titre de Père de la Nation. C’est un non-sens sans aucun fondement, ni historique ni politique.

Il suffit d’un minimum de bon sens pour reconnaitre que seule la participation au combat pour l’Indépendance, à la lutte de libération d’un pays, seule la direction de cette lutte de libération, peut conférer le titre de Père de la nation. C’est l’indépendance qui a scellé le destin du Togo en tant que nation libre et souveraine. C’est l’indépendance qui a créé la souveraineté nationale et internationale du Togo. C’est donc l’indépendance qui créé la NATION togolaise. Quoi de plus normal que seuls ceux qui ont participé à la lutte pour cette indépendance, pour la liberté et la souveraineté du Togo, soient éligibles au titre de Père de la nation togolaise. A titre d’exemple, le Mahatma Gandhi porte les titres de Père de l’indépendance de l’Inde et Père de la Nation indienne, en raison de son long et héroïque combat pour l’indépendance de l’Inde.

Gnassingbé Eyadéma n’a, en rien, participé à la lutte de libération du Peuple togolais des mains de la puissance coloniale, participation qui puisse lui conférer le titre de Père de la Nation. Son nom ne figure nulle part dans les annales de la lutte de libération de notre pays.

Et pour cause! Il n’était pas au Togo. Et pour cause! Au moment où le peuple togolais luttait pour sa libération, pour son indépendance, Gnassingbé Eyadéma était en Algérie où il prenait part à une guerre contre la libération, contre l’indépendance du peuple algérien, en servant comme soldat dans les rangs de l’armée coloniale française, massacrant à tout va, les combattants et les partisans de l’indépendance et de la souveraineté d’un peuple frère.

Celui qui mérite, sans contestation aucune, le titre de Père de la nation togolaise, c’est bel et bien Sylvanus Olympio. C’est sous sa direction que les nationalistes indépendantistes togolais, ont mené pendant plus d’une dizaine d’années, une lutte âpre contre la puissance coloniale. C’est sous sa direction que les nationalistes indépendantistes togolais ont remporté le référendum pour l’Indépendance, le 27 avril 1958, par un raz de marée électoral qui a scellé le destin du Togo en tant que nation libre et souveraine.

Sylvanus Olympio, premier président démocratiquement élu du Togo, a été l’architecte de l’indépendance de ce pays. C’est son gouvernement qui a adressé la demande d’adhésion du Togo à l’Organisation des Nations Unies (ONU), le 20 mai 1960, trois semaines après la proclamation de l’indépendance, le 27 avril 1960. Et c’est sous son leadership que le Togo a été admis en tant que Nation à l’Organisation des Nations Unies (ONU), le 20 septembre 1960.

L’historien français bien connu, Robert Cornevin, auteur de plusieurs ouvrages sur le Togo, a publié en 1963, un livre intitulé, « Togo, Nation-pilote ». Ce titre témoigne du fait que quatre ans avant l’accession de Gnassignbė Eyadéma au pouvoir, par un coup d’Etat en 1967, le Togo était déjà reconnu, comme une nation. Et même une nation-pilote.

Les historiens, spécialistes du Togo comme Robert Cornevin, ont compris que les longues années de lutte pour l’indépendance, les dures épreuves traversées et surmontées, ont façonné, forgé et cimenté un fort sentiment d’appartenance à une nation, partagé par l’ensemble des populations togolaises nationalistes et indépendantistes, du Sud au Nord et de l’Est à l’Ouest de notre pays.

Les historiens dignes de ce nom, des scientifiques avertis, ont également compris que la poursuite d’un objectif commun, celui de l’indépendance, pendant toutes ces années, par toutes les populations engagées et mobilisées sur toute l’étendue du territoire, a fondé le Peuple Togolais, soudé autour des valeurs pérennes de l’ABLODE

C’est ce qui explique le raz de marée nationaliste au référendum de 1958, sous la bannière de l’Ablode Surtout dans la région des Savanes dans l’extrême Nord du pays, où les nationalistes ont remporté tous les sièges de député.

La nation togolaise est née dans l’adversité, dans le combat contre la puissance coloniale et ses ruses pour empêcher l’indépendance du Togo. Mais La victoire écrasante des nationalistes au référendum de 1958, organisé par l’ONU, est la preuve formelle, évidente et irréfutable de l’existence de cette nation, que traduit l’inscription indélébile, gravée au fronton du Monument de l’Indépendance à Lomé Hommage au peuple du Togo. Peuple togolais, par ta foi, ton courage et tes sacrifices, la Nation togolaise est née.

C’est en toute connaissance de cause que les nationalistes ont gravé cette inscription sur le Monument de l’Indépendance. Sylvanus Olympio et ses compagnons de l’Indépendance qui l’ont inspirée, étaient plutôt des érudits, des personnes d’un très haut niveau d’instruction et de culture, dans des domaines aussi variés que l’Histoire, les Lettres et la Philosophie, l’Economie, les Sciences Politiques et le Droit les Arts, la Médecine et l’Agronomie, l’Architecture, les Mathématiques et la Physique, etc. Diplômés de grandes et prestigieuses écoles européennes, françaises, anglaises, allemandes autrichiennes, danoises et autres, ils maîtrisent parfaitement le concept de nation, à la différence des négationnistes qui falsifient l’histoire de notre pays pour faire abusivement de Gnassingbe Eyadéma, le Père de la Nation, ils avalent aussi une connaissance avérée et du respect pour les traditions ainsi que les us et coutumes de notre pays.

Rien ne fonde des faussaires de toutes sortes, à se croire seuls imprégnés du sens et de la compréhension du concept de nation. Et Gnassingbė Eyadema ne peut jamais être au Togo, le Père de la Nation. Quels que soient les exploits imaginaires que ses laudateurs d’aujourd’hui prétendent lui reconnaitre pendant ses 38 ans de pouvoir. Du reste, au moins deux personnalités, parmi ses mêmes flagorneurs, lui dénient la capacité de porter ce titre.

D’abord, Faure Gnassingbé qui, sur les ondes de RFI, le 18 avril 2005, après avoir dressé un tableau apocalyptique du bilan de son père dans tous les domaines, notamment, la gestion des finances publiques, la dette intérieure, l’agriculture, l’industrie, les infrastructures, la corruption, etc., déclare vouloir transformer le Togo en pays moderne, ajoutant: Je suis conscient que nous n’y parviendront pas en recopiant le style et les méthodes qui furent les siennes. Si, comme le reconnait Faure Gnassingbé, Gnassingbé Eyadéma n’a pas pu moderniser le Togo en 38 ans de règne, pourquoi vouloir l’ériger en père de la Nation? Dans ces conditions, de quelle nation Gnassingbé Eyadéma est-il le père ?

Ensuite, Christian Trimua, un autre adulateur bien connu du système RPT/UNIR, qui déclare le 04 février 2020, dans l’émission le Grand Invité Afrique sur les ondes de RFI, pour qualifier la gestion de Gnassingbė Eyadéma, qu’au moment où Faure Gnassingbė succède à son père Gnassingbé Eyadéma, en février 2005, “il a hérité d’un pays socialement délabré, économiquement exsangue et politiquement divisé”.

Ces deux exemples disqualifient largement Gnassingbė Eyadéma pour prétendre au titre de Père de la Nation. Par quel miracle, par quelle magie le responsable d’un bilan aussi épouvantable peut-il être considéré comme le Père de la Nation?

Conscient que Gnassingbé Eyadéma ne mérite sous aucun prétexte, ce titre de Père de la nation, un autre zélateur, flagorneur et héritier politique du système RPT/UNIR, un certain M. Batchana, tente de dégager le régime du piège dans lequel il s’est jeté tout seul, en semant la diversion. M. Batchana invoque des réalisations inexistantes, invérifiables, notamment la cohésion sociale dont Gnassingbé Eyadéma aurait été le champion inlassable. Malheureusement pour lui, M. Batchana oublie que, pour mieux louanger Faure Gnassingbé, un autre courtisan avait affirmé que Gnassingbé Eyadéma a laissé un pays socialement délabré, économiquement exsangue et politiquement divisé. Où est la cohésion sociale dans ce bilan accablant ?

La prétention de désigner Gnassingbe Eyadéma comme père de la Nation est une opération de manipulation et de falsification de notre histoire. Elle a commencé depuis bien longtemps et du vivant même du défunt Général qui avait parsermé le pays de statues, érigées à sa propre gloire, notamment à Lomé, Kpalimė, Kara. Et Faure Gnassingbé lui-même, dès sa prise de pouvoir en 2005 dans un bain de sang, n’a pas hésité à décerner à son père le titre de père de la Nation. Comme il s’est précipité de nommer l’aéroport de Lomé, Aéroport international Gnassingbė Eyadéma

Ce qui confirme tout simplement que nous avons affaire à des falsificateurs, des faussaires invétérés. C’est cet esprit de falsification qui conduit en permanence le RPT /UNIR à frauder aux élections, à entretenir la corruption, à exercer des violences sur les populations, à violer les lois de la République, a modifier la Constitution pour se maintenir au pouvoir, etc. Le Peuple togolais ne doit jamais accepter ces impostures. Il doit les combattre avec la dernière énergie.

Fait à Lomé, le 15 février 2025

Pour le Bureau National

Le président

Jean-Pierre Fabre

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