Le gouvernement togolais lance l’initiative Lome Peace and Security Forum (LPSF) dont la première édition se tient du 20 au 22 octobre 2023. Thème retenu : « Comment renforcer les transitions politiques vers une gouvernance démocratique en Afrique ? ».
A l’évidence, c’est une thématique pertinente. D’autant plus qu’en ce moment plusieurs pays de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), et même au-delà en Afrique, sont dans une transition politique suite à un coup d’Etat.
Toutefois, cette pertinence perd toute sa valeur, parce que l’initiative est portée par un régime qui n’en a pas la légitimité, car étant la plus vieille dictature de l’Afrique de l’Ouest. Cela en fait une grossière imposture qui fait désordre.
Pourquoi s’acharner dans un activisme diplomatique douteux ?
Depuis qu’une série de coups d’Etat frappe l’Afrique de l’Ouest, la diplomatie togolaise cultive une proximité avec les gouvernements de transition. C’est particulièrement le cas avec le Mali, le Burkina, le Niger et même avec le Tchad en Afrique Centrale. Cette posture diplomatique est un cynique calcul bien élaboré.
En effet, dans un premier temps, il faut souligner que le régime de Faure Gnassingbé est à bout et cherche désespérément un nouveau souffle. Cette initiative permet donc aux dirigeants du pays de tenter de peser dans le traitement de ces crises, avec les dividendes qui en découlent. Cela s’ajoute au fait que le Togo est déjà très présent avec ses troupes au sein des forces onusiennes. Une manière de forcer l’international à porter un regard sur les actions diplomatiques du pouvoir et donc à moins scruter la politique intérieure peu présentable.
Mais, à force de tirer sur la corde, Faure Gnassingbé finit par perdre sa crédibilité aux yeux de ses pairs agacés et même irrités. Ils voient d’un mauvais œil ces démarches solitaires qui sapent les positions de la CEDEAO. Pas que ces positions sont appropriées, mais le dirigeant togolais déroge aux habitudes, et ce syndicat de chefs d’Etat ne l’apprécie guère.
Le thème de la conférence est une supercherie
Plusieurs éléments le confirment. D’abord, depuis 18 ans, Faure Gnassingbé fait la sourde oreille, alors que les Togolais réclament avec insistance une transition politique pacifique. On se souvient des manifestations gigantesques de 2017 et 2018. Elles ont été réprimées avec une violence extrême.
D’autre part, il faut rappeler que lors de la transition au début du processus de démocratisation, le père de l’actuel chef d’Etat a fait pilonner la primature à coups de canon. Le résultat est un arrêt brutal à la transition. Voilà des points qui démontrent l’aversion du régime pour les transitions politiques.
Enfin, le thème de la conférence se projette vers la gouvernance démocratique. Là également, comment un régime aussi fermé à l’Etat de droit et aux libertés peut-il prôner l’ouverture démocratique en Afrique ? Le régime oublie simplement que le Togo fait partie de l’Afrique et que c’est par là qu’il faut commencer, bien avant les conférences internationales.
Au final, on voit que tout ce cirque n’est pas crédible. Ce n’est qu’une imposture, tout comme les discours opportunistes aux relents de panafricanisme que les ministres prononcent.
Le régime peut s’agiter autant pour plaire à l’international sur lequel il fonde sa légitimité, il ne trompera pas les Togolais, et il ne dévoiera pas non plus le panafricanisme. L’imposture étant dévoilée, alors, bonne conférence vous !
Gamesu
Nathaniel Olympio
Président du Parti des Togolais
Le Togo a besoin d’une transition avant la tenue des elections presidentiels en 2025..Faure le criminel de sang et economic ne doit plus jamais etre candidat au Togo.