À Dapaong, la pénurie d’eau devient un véritable casse-tête pour des milliers d’habitants, contraints à une quête quotidienne de cette ressource essentielle. Selon les informations, dans plusieurs quartiers, les robinets restent désespérément secs, poussant certaines femmes à descendre dans la rue, bassines sur la tête, pour exprimer leur exaspération. Ceux qui ont plus de chance patientent jusque tard dans la nuit, espérant remplir quelques récipients lorsque l’eau coule au compte-gouttes.
Officiellement, la Togolaise des Eaux (TdE) attribue ces perturbations aux travaux de voirie en cours, notamment dans les quartiers Haussa Zongo, Natebagou, Nassablé et Koni. Un argument déjà avancé lors d’une précédente interruption d’eau entre décembre et janvier, après l’endommagement d’une canalisation. Toutefois, au-delà de ces chantiers, c’est la vétusté des infrastructures hydrauliques qui aggrave la crise, informent nos confrères de l’Alternative.info
À Konkoaré et Didagou, certains foyers sont privés d’eau depuis sept mois en raison du bitumage d’une route, ayant nécessité un déplacement du réseau d’adduction. Mais faute d’achèvement des travaux, l’eau n’a toujours pas été rétablie. Entre la Société du Patrimoine de l’Eau (SP-EAU) et l’entreprise responsable du chantier, les responsabilités se renvoient, tandis que la population subit les conséquences.
La situation est d’autant plus critique que des quartiers non concernés par les travaux, comme Kombonloaga, Nassablé 2 ou Nadégré, souffrent aussi d’un manque d’eau. En cause, l’état dégradé des installations de l’Unité de Traitement d’Eau Potable (UTEP) du barrage de Dalwak. Les pompes, en service depuis 25 ans, n’ont jamais été remplacées et montrent de sérieux signes de défaillance.
Par ailleurs, le système de stockage présente des lacunes. Un second château d’eau prévu sur la colline derrière le stade municipal n’a jamais vu le jour. À la place, une simple bâche creusée dans le sol, mal positionnée, empêche l’eau d’atteindre les quartiers situés en hauteur.
Alors que la saison chaude approche, la consommation d’eau va augmenter, accentuant encore la crise. Si aucun plan concret n’est mis en place pour moderniser les infrastructures, l’accès à l’eau potable à Dapaong risque de rester un défi quotidien pour longtemps.
