Togo- Dernier adieu à Pascal Adoko

Hier, jeudi, après-midi, au siège de la Convention Démocratique des Peuples Africains (CDPA) à Lomé, une foule émue s’est rassemblée pour rendre un dernier hommage à Pascal Komlan Agbékonyi, figure emblématique de l’opposition togolaise, décédé le 10 mars dernier à l’âge de 68 ans des suites d’un malaise. Dans une atmosphère lourde de chagrin mais empreinte de respect, parents, amis, militants et sympathisants de la CDPA, ainsi que des leaders de la société civile et de la classe politique, ont convergé pour saluer la mémoire d’un homme dont la vie a été un hymne à la lutte pour la justice et l’alternance.

Parmi les personnalités présentes à cette cérémonie, on a pu apercevoir Me Dodzi Apévon (FDR), Me Tchassona-Traoré (MCD), Me Célestin Agbogan, Dr Georges William-Kouessan (Santé du Peuple), Dr Emmanuel Sogadji (LCT), Prof. Aimé Gogué (ADDI), Prof. Léopold Gnininvi, Prof. Adovi Michel Goeh Akué, Prof. Wolou Komi (PSR), Prof. David Dosseh (FCTD), Adrien Beleki Akouete (CPP), Targone Sambiri N’wakin (DSA), Fulbert Attisso (Togo Autrement), Jean Kissi, Gérard Adja (DMP) et bien d’autres. Tous réunis, le temps d’un dernier hommage, pour célébrer un compagnon de route dont l’absence laisse déjà un vide immense.

À la tribune, les mots se sont succédé, chargés de douleur et d’admiration. Les voix tremblantes ont peint le portrait d’un homme humble, d’un combattant infatigable. « Le décès du camarade Pascal Adoko est un événement qui questionne. Que laissons-nous après notre départ ? De son vivant, Pascal a fait sa part, il a combattu le bon combat. Il était un homme humble, un combattant infatigable. Pour moi, Pascal était un pont, un pont de passage pour unir et réconcilier. Malheureusement, ce pont de réconciliation s’est brisé au moment où l’opposition togolaise en a le plus besoin », regrette Prof. Wolou.

Et à Me Dodzi Apévon d’ajouter : « Notre frère, compagnon de lutte, a consacré toute sa vie au combat pour l’alternance politique au Togo. Là où il est actuellement, il doit être fier d’avoir combattu le bon combat, même si l’objectif de notre lutte n’est pas encore atteint. Son départ doit nous encourager à poursuivre la lutte. L’Éternel a donné, l’Éternel a repris. Va, et que tes œuvres t’accompagnent ».

En rendant hommage au « courage », à la « détermination », à la « sagesse » et à l’« humilité légendaire » de l’illustre disparu, Gérard Adja a profité de l’occasion pour appeler ses collègues de l’opposition à s’unir et à honorer sa mémoire : « Honorer sa mémoire, c’est poursuivre son combat. Les morts ne sont pas morts. Pascal n’est pas mort, il vit en nous », a-t-il lancé.

Devant le pupitre, la Secrétaire générale de la CDPA, Mme Adjamagbo John, visiblement émue, n’a pas pu retenir ses larmes. Pour elle, Pascal Adoko restera une « source d’inspiration ». Elle a exprimé, au nom de la CDPA, sa gratitude envers les responsables et représentants des partis politiques présents : « Votre présence témoigne de l’estime que vous portiez à notre regretté camarade et de la reconnaissance de son engagement ».

Elle a également salué les militants et sympathisants venus rendre hommage : « Votre présence est un hommage vibrant à celui qui fut et reste une source d’inspiration ».

Enfin, elle a remercié ceux qui ont contribué à rendre cet hommage à la hauteur de l’homme et de l’idéal qu’il incarnait : « Pascal n’était pas seulement un homme, il était une cause. Une flamme que rien ne pourra éteindre. Tant que nous marcherons ensemble, sa lumière continuera d’illuminer notre chemin ».

Un film projeté lors de la cérémonie a retracé le parcours politique de cet homme de terrain, bâtisseur d’idéaux. Les images ont ravivé les souvenirs : Pascal, sur les routes poussiéreuses, dans les réunions fiévreuses, croyant sans relâche en un Togo plus juste. Pour lui, la lutte n’était pas une option, mais une vocation, un engagement jusqu’au bout de l’âme.

Hier, après la cérémonie d’hommage, une messe veillée a eu lieu en soirée à la Paroisse Notre-Dame de Lourdes de Bè-Adidomé. L’homme sera inhumé ce samedi dans son village, à Havé (Zio 1).

Que la terre lui soit légère !









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