Le 4 juin 2025, à Paris, le Collège Avocats pour la Démocratie, l’État de Droit et les Droits de l’Homme a publié une déclaration alarmante, dénonçant les violations graves et systématiques des droits humains au Togo sous le régime de Faure Gnassingbé. Fidèles à leur serment de défendre la justice avec dignité, ces avocats énumèrent des décennies d’abus : le massacre de 2005 avec plus de 500 morts selon l’ONU, resté impuni ; les détournements massifs de fonds publics dans des scandales comme Petrolgate ou la gestion des CAN 2013 et 2017 ; les incendies orchestrés des marchés de Lomé et Kara pour réprimer l’opposition ; ou encore la détention arbitraire de figures comme Kpatcha Gnassingbé, frère du président, emprisonné depuis 15 ans dans des conditions inhumaines, en violation des décisions de la CEDEAO et de l’ONU.
Le Collège condamne également l’enlèvement récent de deux activistes, Sitchope Honoré Sokpor et Essowe Narcisse Tchalla, ainsi que la répression de la presse et des manifestations. Face à une justice instrumentalisée et une gouvernance fondée sur la peur, la corruption et la violence, les avocats appellent à briser le silence. « Cessons d’avoir peur. Refusons la résignation », clament-ils, exhortant les Togolais à rejeter l’oppression et à reconquérir leur liberté.
Cette déclaration, signée par des avocats des barreaux de Lille, Toulouse, Carcassonne et Paris, lance un appel vibrant aux citoyens et aux juristes pour rejoindre la lutte contre la dictature et l’impunité. Le Collège promet de poursuivre les responsables de ces abus devant la loi, affirmant que le Togo mérite justice, vérité et bien-être pour ses citoyens.
Lire en intégralité, la déclaration du “Collège Avocats pour la Démocratie”
COLLÈGE AVOCATS POUR LA DÉMOCRATIE, L’ÉTAT DE DROIT ET LES DROITS DE L’HOMME
DÉCLARATION
Le peuple togolais a droit à la liberté, à la justice et au bien-être !
Nous, avocats réunis au sein du collège Avocats pour la Démocratie, l’État de droit et les Droits de l’Homme, fidèles à notre serment de défendre avec dignité, conscience, indépendance, probité et humanité, élevons la voix pour dénoncer avec la plus grande fermeté les violations graves, systématiques et impunies des droits de l’Homme au Togo.
Depuis près de soixante ans, le peuple togolais est accablé par un régime qui a fait de la violence, de la peur, du mépris et de la déshumanisation, un mode de gouvernance
Nous n’oublions pas !
Nous n’oublions pas le camage de 2005, plus de 500 morts selon l’ONU, à l’entame du pouvoir de Faure Gnassingbé, imposé dans le sang après la mort de son père. Ces crimes restent impunis à ce jour, et les victimes privées de vérité et de justice et de réparation
Nous n’oublions pas le scandale Petrolgate lie aux nombreux détournements de fonds publics dans la commande des produits pétroliers, le rapport d’audit du fonds de riposte et de solidarité Covid-19-gestion 2020, les malversations financières dans la gestion des comptes des CAN 2013 et 2017, les actes de corruption relevés dans le processus de concession du port autonome de Lomé et autres, tous révélateurs d’un système de prédation où des milliards de francs CFA ont été détournés sans aucune suite judiciaire.
Nous n’oublions pas Kpatcha Gnassingbé, frère de Faure Gnassingbé, détenu depuis plus de 15 ans dans des conditions inhumaines, en violation flagrante des décisions de la Cour de justice de la CEDEAO et du Groupe de travail des Nations Unies sur la detention arbitraire. Il n’est pas seul des dizaines de prisonniers politiques, y compris des militaires de République et des militants du Parti National Panafricain (PNP), croupissent en prison pour avoir simplement exercé une liberté constitutionnelle ou exprimé leurs désaccords avec un mode de gouvernance chaotique.
Nous n’oublions pas les incendies des grands marchés de Lomé et de Kara, orchestrés par le régime de Faure Gnassingbé, pour tirer prétexte et justifier l’arrestation de responsables du Collectif Sauvons le Togo.
Nous n’oublions pas l’affaire dite Tigre Révolution », où de jeunes activistes ont été enlevés, humiliés, torturés et placés sous écrous, pour avoir ose réver d’un Togo libre
Nous dénonçons avec la plus grande vigueur l’enlèvement récent de deux activistes des droits de l’homme de la société civile, Sitchope Honoré SOKPOR (dit Affectio) et Essowe Narcisse TCHALLA (dit Aamron), par des forces de sécurité à la solde de Faure Guastingbé et dont le sort demeure incertam à ce jour.
Nous dénonçons et condamnons avec fermeté, le musellement de la presse, les interdictions et répressions des réunions et manifestations publiques d’opposants et de la société civile.
Le collège Avocats pour la Démocratie, l’État de droit et les Droits de l’Homme se penchera sur ces cas individuels, afin que les auteurs en répondent devant la loi.
Le droit, au Togo, est foulé au pied! La justice est instrumentalisée! La corruption, la peur et la violence sont utilisées comme méthode de gouvernement!
Ce silence imposé à la société togolaise n’est plus tenable et ne peut être acceptée. Ce climat de terreur ne peut plus durer
Nous en appelons à la conscience nationale
Togolaises, Togolais: le moment est venu de prendre nos responsabilités.
Cessons d’avoir peur. Refusons la résignation. Rejetons l’humiliation. Avoir peur, c’est s’imposer des limites pour conquérir notre liberté. Notre avenir ne peut être confisqué par Faure Gnassingbé et son système
Nous, avocats réunis au sein du collège Avocats pour la Démocratie, l’Etat de droit et les Droits de l’Homme au Togo, ne nous tatrons plus. Et nous invitons chaque citoyen, chaque organisation, chaque conscience libre à faue entendre sa voix et à dire NON à l’oppression, a I’mjustice et au pouvoir à vie!
Le Togo mente mieux. Ses filles et ses fils ont droit à la justice, au bien-être, à la vérité, à la liberté
Le college Avocats pour la Démocratie, l’État de droit et les Droits de l’Homme lance un appel aux Consœurs et aux Confrères désireux, à se joindre à cette cause humaniste, afin de contribuer à mettre un terme à la dictature, à l’impunité au Togo et à la souffrance du peuple togolais
Fait à Paris, le 04 juin 2025
ONT SIGNE
Me Alexis IHOU, Avocat au Barreau de Lille
Me Kwasigan Arnaud AGBA, Avocat au Barreau de Toulouse
Me Victor de SAINT LIMA. Avocat au Barreau de Carcassonne
Me Boris TOBLE. Avocat au Barreau de Paris
Me Raphaël KPANDE-ADZARE, Avocat au Barreau de Paris