Après la répression sanglante des manifestations des 26, 27 et 28 juin 2025 ayant fait au moins sept morts, des blessés par centaines et des arrestations massives, plusieurs partis d’opposition et organisations de la société civile dénoncent une « barbarie d’État ». Dans une déclaration solennelle, ils exigent la suspension immédiate et sine die des élections municipales prévues le 17 juillet. Ils appellent à une enquête internationale indépendante et pointent les graves dysfonctionnements du processus électoral. Lisez!
DECLARATION SOLENNELLE : Halte à la répression sanglante du peuple togolais ! Justice pour les victimes de la barbarie d’Etat !
Les signataires exigent le report sine die des élections municipales 2025
L’Alliance Nationale pour le Changement (ANC), les Forces Démocratiques pour la République (FDR), les Organisations de la Société civile représentées par Novation Internationale et Front Citoyen TOGO DEBOUT, signataires de la Charte de l’opposition et de la présente Déclaration Solennelle, expriment leur profonde indignation et condamnent avec la plus grande fermeté, la répression sauvage exercée par les forces de défense et de sécurité, appuyées par des miliciens du régime RPT/UNIR contre les manifestations pacifiques de la jeunesse togolaise, les 26. 27 et 28 juin 2025 à travers le pays.
Ces manifestations citoyennes, organisées pour dénoncer la gouvernance dictatoriale du régime RPT/UNIR et rejeter l’instauration illégale et illégitime d’une cinquième République imposée unilatéralement par le changement de la Constitution de 1992, ont été violemment réprimées.
Les signataires de la présente déclaration s’inclinent devant la mémoire de toutes les personnes qui ont perdu la vie, fauchées par la furie meurtrière de la dictature et adressent leurs condoléances les plus attristées aux familles éplorées. Ils expriment également leur solidarité à tous les blessés et aux personnes injustement détenues.
Les signataires exigent l’ouverture immédiate d’une enquête internationale indépendante pour l’identification des agents des forces de sécurité et des miliciens ayant pris part à cette barbarie, en vue d’engager des poursuites judiciaires contre ces derniers, leurs commanditaires et leurs complices.
La jeunesse de notre pays, abandonnée à elle-même et sans perspective, a choisi de manifester dans les rues. Au lieu de faire l’effort de les écouter et prendre en compte leurs préoccupations, le pouvoir RPT-UNIR, comme à son habitude, a choisi le recours à la force et à la violence.
Le bilan de ces atrocités, au moins sept morts et des personnes portées disparues, ainsi que des centaines de blessés et plusieurs personnes arrêtées, n’augure pas du climat de sérénité requis pour un scrutin apaisé.
Nous ne saurions nous soustraire à notre devoir de solidarité envers nos compatriotes et envers les familles dans le deuil et dans la douleur, en entrant en campagne électorale dans un paysage politique marqué par la violence et la peur.
En effet, de lourdes inquiétudes pèsent sur les populations qui demeurent traumatisées par les récentes brutalités policières exercées impunément jusque dans les domiciles et les chambres de paisibles citoyens.
Il est opportun de rappeler, que l’ANC, dans sa déclaration rendue publique le 16 juin dernier, a demandé la suspension du processus électoral en cours, après avoir procédé à une analyse approfondie des conditions dans lesquelles se déroulat ce processus.
En effet, de multiples manquements et insuffisances, souvent volontaires, ont été relevés. notamment l’état de la CENI, qui faisait l’objet d’un renouvellement partiel, alors qu’il faudrait une refonte totale de l’institution, eu égard à la configuration du parlement devenu, bicaméral. Une réforme du cadre électoral était également nécessaire en vue de garantir l’équité et la transparence des scrutins à venir.
C’est pourquoi, les signataires de la présente déclaration font solennellement un appel au sens des responsabilités des autorités togolaises afin qu’elles entendent, enfin, la voix de la raison, en prenant la décision de suspendre sine die le processus électoral en cours.
Les signataires font également appel au sens de l’Etat, de la République et de la patrie, de tous les acteurs politiques et de la société civile pour comprendre, exiger et soutenir un tel report.
En effet, il y a urgence à reporter les élections municipales prévues pour le 17 juillet 2025, le temps de régler les questions politiques ainsi que celles liées aux réformes électorales et aux nombreux dysfonctionnements, notamment techniques et juridiques, qui compromettent la crédibilité, l’équité et la transparence du scrutin.
Fait à Lomé, le 03 juillet 2025
Ont signé:
Pour l’ANC
Pour les FDR
Pour les organisations de la société civile :
Novation Internationale
Messieurs les leaders, vous semblez ne pas avoir une stratégie pour obtenir l’alternance… Beaucoup de stratèges étaient surpris que vous ayez apporté vos soutiens aux démonstrations organisées par des anonymes politiques des réseaux sociaux… Maintenant vous voulez abandonner vos propres engagements pour les élections locales… Nous n’aurons que nos yeux pour pleurer.