L’on avait en effet espéré que le sommet extraordinaire de la CEDEAO, tenu à Accra le 04 juin dernier, allait être soldé par la levée de l’illégal et illégitime embargo imposé maladroitement par les dirigeants politiques de la CEDEAO, sous injonction manifeste de la France. Mais hélas, malgré les supputations, malgré les contacts multiples, malgré l’intrusion du Président du Togo, Faure Gnassingbé désigné de fait par les dirigeants maliens comme médiateur supplémentaire devant convaincre ses pairs de la nécessité de cette levée, les pesanteurs extérieures ont eu raison de ces bonnes intentions affichées ici et là.
Résultat de course, les présidents se sont séparés sans une seule décision, remettant tout sur le 03 juillet prochain où, nous fait-on savoir, ils délibéreraient après que le médiateur officiel dans cette crise, le nigérian Goodluck Jonathan aura finalisé, avec les dirigeants maliens, le chronogramme clair de la transition.
En tout, la CEDEAO est encore restée dans le surplace, ergotant sur le sujet avec une implacable digression qui a fini par agacer le colonel malien et ses collaborateurs.
Ainsi dès le lendemain de ce sommet infructueux, c’est-à-dire le 05 juin, le président de la transition a signé un décret fixant la durée de la transition à 24 mois à compter du 26 mars passé. Ce décret qui pourtant répond amplement et clairement à l’esprit des discussions antérieures avec Goodluck Jonathan, a été vu sous le prisme d’une «maladresse» par le président en exercice de l’Union Africaine, Macky Sall, en visite à Paris où il a été reçu par son homologue français Emmanuel Macron. Pendant que les dirigeants de l’espace communautaire continuent ainsi de s’oublier dans la théorie, dans des tergiversations et dans des incohérences, Assimi Goïta embraye tout simplement et va droit au but, vite et même très vite.
Ainsi, dans la nuit du 10 au 11 juin, l’homme fort de Bamako a signé un deuxième décret portant sur la composition d’une commission chargée de rédiger la nouvelle constitution malienne, conformément à l’esprit de la refondation du Mali qui a toujours animé ces officiers supérieurs ayant pris en main le projet de construction d’un grand destin pour le Mali et son peuple.
Par ces deux décrets donc, le président de la transition donne le ton à une nouvelle dynamique destinée d’une part, à assainir progressivement le champ politique malien, et de l’autre, à asseoir les socles d’une régulation plus efficiente du peuple malien afin de garantir l’organisation d’une élection apaisée, transparente et équitable.
La force d’un leadership éclairé Assimi Goïta, faut-il le rappeler, est un officier supérieur de l’armée, il n’a été formé que pour cette seule mission sacerdotale. Donc a priori, il n’est forcément par calibré pour être un dirigeant politique aguerri qui porte en lui, les subtilités des bons discours propres aux traditionnels hommes politiques qui courent les rues sur notre continent et sous d’autres cieux.
Mais il a un secret qui transparaît dans chacun des actes qu’il pose à la tête du Mali. Ce secret est précisément de porter l’homme, l’être humain comme le seul but de toute action d’un leader. Ainsi, très intuitivement et par pur bon sens, il a assis une méthode de gouvernance axée sur le citoyen malien dont il veut, à tout prix, conquérir la liberté, l’affranchissement et l’épanouissement.
Cette seule vision qu’il incarne lui permet de tenir encore le pays, de réaliser de grandes œuvres dont notamment, l’accroissement des salaires, la réalisation des infrastructures, la rénovation des écoles, l’accomplissement des œuvres sociales en faveur des couches vulnérables maliennes.
C’est précisément ce que Assimi Goïta, pris en tenaille par la CEDEAO et la France, plongé sous sanctions inhumaines, qui subventionne les intrants agricoles à plus de 70%, consacre les 2/3 de son budget de souveraineté aux œuvres sociales, réalise des infrastructures dans tous les secteurs, équipe remarquablement son armée, la structure et la rend particulièrement performante sur le terrain dans la lutte contre les groupes terroristes jadis disséminés un peu partout sur le territoire malien.
Il est dans l’action avec une culture saisissante de résultats pendant que la plupart des dirigeants de l’espace communautaire, impénitents donneurs de leçons de démocratie, pactisent plutôt avec les plaintes et les complaintes, les lamentations et les bonnes intentions. Une gestion rigoureuse des affaires de l’Etat Cette allure rigoureuse que les dirigeants maliens ont décidé d’imprimer à la transition avec une méthode ferme et vigilante de gouvernance ; si elle est maintenue sans faiblir, va immanquablement augurer d’heureuses perspectives pour le Mali. Leur bonne foi, leur persévérance et leur détermination à assumer l’identité de ce pays du Sahel et à la porter avec fierté, finiront par faire plier les complotistes tapis dans les rangs de la CEDEAO et en France, qui n’auront d’autres choix que d’accepter le fait accompli, l’indépendance effective du Mali, finalement arrachée de haute lutte, malgré les ronces, les aléas naturels et provoqués et les ligues mesquines des ennemis de ce peuple.
C’est alors que l’effet domino, l’effet d’entraînement, la tâche d’huile se fera dans les autres pays dont les peuples, naturellement, aspirent profondément à disposer du souffle pour eux-mêmes, dans un élan de liberté retrouvée et d’affranchissement total du joug pernicieux du colon d’hier et néo colon d’aujourd’hui.
Source: L’Intelligence/Luc Abaki