Dans un entretien qu’il a accordé à icilome, Kodjo Dagah alias Tony Marcel, le président du Réseau des journalistes et communicateurs sur le handicap au Togo (RJCHT) parle de l’association qu’il dirige, ses objectifs, ses perspectives. Celui qui est aussi animateur de programmes à la RTDS Aného, a saisi cette occasion pour appeler les bonnes volontés à soutenir le réseau.
Pouvez-vous nous du Réseau des journalistes et communicateurs sur le handicap au Togo (RJCHT) ?
Le RJCHT, le Réseau des journalistes et communicateurs sur le handicap au Togo est créé le 28 septembre 2012 et porté sur les fonts baptismaux à la Maison de la presse à Lomé à l’issue d’une assemblée générale.
Nous avons été encouragés au départ par Handicap international à travers son projet DECISIPH. Malheureusement, nous attendons encore ce premier financement qui peine à voir le jour du Handicap international malgré nos sollicitations à l’époque. Cette situation nous a appris à voler de nos propres ailes en attendant. Dès que le bureau national a été élu, nous nous sommes mis au travail.
Quels sont les objectifs du réseau ?
Le réseau a pour objectif principal d’amener la presse togolaise à s’intéresser aux questions, aux sujets liés à la thématique du handicap et de renforcer les capacités des professionnels des médias dans cette thématique. C’est ce que nous nous attelons à faire à la mesure de nos moyens même si la politique occupe plus les journalistes togolais.
Quels les réalisations du RJCHT ?
Le réseau a, rapidement, sollicité l’appui des partenaires nationaux et étrangers mais ce monde est d’une complexité insoupçonnée. Cependant, en 2013, 2014 et 2016 l’ONG Plan International Togo a bien voulu céder à nos requêtes et nous a aidé à former près d’une centaine de confrères à Sotouboua, Sokodé et Tsévié sur les droits des enfants handicapés.
En 2015, à la ville de la présidentielle, les Associations VEMIANOU présidée par Irène de Souza dont la ministre Cina LAWSON est marraine puis 2AP de Tétévi HOUNZA nous ont appuyé à former à Aného trente professionnels de médias sur le thème « Droit de vote des personnes handicapées ».
De 2016 à 2019, ce fut une période de disette au cours de laquelle les bonnes volontés à nous accompagner ne se manifestaient pas bien que nous déposions des demandes de financement de projets dans les organisations onusiennes au Togo et auprès d’autres structures à caractère national et international.
A ce jour, nous nous posons la question de savoir si la question du handicap n’intéresse pas ces organisations. Dieu merci l’État togolais lui-même fait des efforts en recrutant à chaque concours national de recrutement des agents dans la Fonction publique un taux minimal de personnes en situation du handicap. Nous sommes heureux et encourageons nos dirigeants à continuer dans ce sens. Des lois sont votées à l’Assemblée nationale pour protéger les personnes handicapées. Merci aux parlementaires togolais dont figure parmi eux une personne en situation du handicap. Je veux nommer l’honorable Gaëtan Ahoomey-Zunu qui est le président de l’ONATEPH, une structure qui s’intéresse à l’emploi des personnes handicapées au Togo. Le réseau a d’excellents rapports avec le député.
Qu’est-ce que le réseau fait en cette période de crise sanitaire au profit des personnes souffrant de handicap ?
Il faut dire qu’a priori, nos buts et objectifs sont d’emmener la presse à se familiariser davantage avec les sujets liés à la thématique du handicap. Nonobstant ce canevas bien tracé, le RJCHT a sollicité des aides en vivres et non vivres qu’il a pu distribuer à 100 personnes handicapées dans les Lacs, 75 dans le Bas-Mono grâce à l’appui des CDE du cluster Lacs- Bas-Mono de l’ONG Compassion Internationale en juin 2020 et lors de la Journée internationale des personnes handicapées le 03 décembre de la même année.
En juillet 2020, le RJCHT a sollicité et obtenu des vivres et non vivres auprès de l’ONG MATW Project que nous avons distribués à s450 personnes souffrant du handicap dans les Lacs.
Le président du RJCHT a été élu en août 2015 meilleur acteur des droits des personnes handicapées au Togo lors de la nuit du civisme. Ce fut une source de motivation supplémentaire.
Vous avez profité pour nous faire un bilan sommaire des activités déjà réalisées par le RJCHT. Êtes-vous satisfait ? Et quels sont vos vœux ?
Nous sommes totalement insatisfaits. On pouvait faire mieux si on était accompagné financièrement et matériellement. Notre vœu est d’avoir notre propre société de presse radio, presse écrite et en ligne gratuite pour communiquer sur la thématique du handicap exclusivement. Nous avons des projets pour les personnes vivant avec un handicap mais nous n’avons pas de moyens.
Est-ce que vous avez un appel à lancer ?
D’abord nous disons merci infiniment pour l’opportunité que vous nous offrez. J’en profite pour lancer un appel aux organisations internationales et nationales au Togo, les ambassades, les ONG de soutenir le RJCHT dans la réalisation de ses projets. Nous leur demandons de se préoccuper de la question du Handicap, créer des lignes dans leurs budgets pour financer les projets liés aux personnes vivant avec un handicap car nous avons besoin de moyens pour communiquer sur la thématique dans tout le pays car n’oublions pas que nous sommes tous des personnes handicapées en sursis. Je vous remercie.