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Togo-Nicodème Habia : « Nous n’allons pas baisser l’échine »

Le Togo n’est pas un Etat indépendant. Il baigne dans le néocolonialisme. En tout cas, c’est ce que pensent les responsables du parti « Les Démocrates ». Dimanche à Lomé, Nicodème Habia et ses militants ont salué la mémoire des pères de l’indépendance du Togo. C’est en prélude à la célébration, demain mardi du 27 avril 2021, des 61 ans de l’accession du pays à la souveraineté internationale. Dans la déclaration liminaire ayant sanctionné cette rencontre, les responsables du parti « Les Démocrates » sonnent la mobilisation. Ils invitent les Togolais en lutte pour le changement et toute la classe politique de l’opposition à dire « non » à « l’ennemi commun : la dictature des Gnassingbé ». Lecture.

DÉCLARATION LIMINAIRE DU PARTI POLITIQUE LES DÉMOCRATES 

61 ans de pouvoir dont 54 sans partage des prédateurs de la République togolaise. 

Nous sommes l’an 2021 et le dimanche 25 avril.  Il y a en effet 61 ans que le Togo, notre pays accéda à la Souveraineté Internationale. Sans nous y tromper, l’Enfant sexagénaire est un Albatros aux ailes de géant, mais qui marche toujours sur les pieds d’argile. J’abrège : quoi qu’indépendant depuis 1960, notre petit rectangle de territoire, jeune Nation à peine sortie des griffes de l’impérialisme européen, fut très tôt orpheline. Faudrait-il le rappeler ?  Le Père de l’Indépendance, en l’occurrence Epiphanio Sylvanus OLYMPIO fut froidement abattu par la demi-solde, un acheté de la France, le sergent Étienne EYADEMA devenu par ricochet GNASSINGBÉ Eyadéma en 1974, suite au fabuleux accident d’avion de Sarakawa, au Nord du Togo, après sa montée au pouvoir en 1967 à l’issue du coup d’État militaire qu’il a orchestré. 

Depuis lors, le Togo est gouverné par Eyadéma à travers une Dictature implacable émaillée de crimes politiques atroces : assassinats, enlèvement, chasses aux sorcières, condamnations extrajudiciaires, contraintes à l’exil des acteurs politiques ou des leaders supposés trop zélés ou trop curieux de voir les dessous du Monarque. Les exemples sont légion !  J’en passe. 

L’avènement de la démocratie à partir de 1990 n’a trop guère rien changé. C’est plutôt au jour le jour de l’enlisement de la population par la violation de ses droits même élémentaires.  Tellement qu’on dirait que de l’étape de la République bananière cède à la descente de celle de l’Enfer. Quel est alors le tort des Togolais et Togolaises pour continuer d’être ces victimes permanentes d’une seule et même famille qui les gouverne avec un bras de fer pendant plus d’un demi-siècle. Les GNASSINGBÉ sont donc notre Dieu terrestre ?  Ah !  Je ne sais. Si oui, il faut l’inventer et conclure avec Jean-Paul SARTRE que « Le Diable et le Bon Dieu » n’est plus l’œuvre existentielle et existentialiste qui sous-tend l’intelligence de la France officielle.  Ne sont-ce pas les Français qui nous ont inculqué la Démocratie ?  Si oui, pourquoi ça périclite jusqu’alors ?  Pire est l’arrivée de son dauphin Faure GNASSINGBÉ au pouvoir en 2005 à travers le bain de sang d’innocents citoyens !  Et de coup d’État en coup d’État il est aujourd’hui à son 4e mandat sous la conspiration de la France.  Le pis-aller est la situation du Covid19 qui rend opaque et blafard le paysage sociopolitique, culturel et économique de notre pays. Une situation récupérée tel un trophée pour conduire à l’abattoir le peuple hypnotisé et tétanisé.

De sorte que le 27 avril qui normalement est une fête solennelle semble reléguée au dernier plan.  Peuple togolais, debout et reprenons l’Etendard de la Victoire !  Nous n’allons pas baisser l’échine. Car baisser la tête serait synonyme d’un renoncement, d’une perte d’espoir. 

Eh bien notre déclaration de ce matin s’inscrit dans la logique de redonner force et vivacité aux travaux de nos prédécesseurs. Le 27 avril n’est donc pas une date ou un simple événement : c’est aussi un symbole de Liberté, de fierté citoyenne, de Démocratie, de dignité.  Et surtout de Souveraineté. Le 27 avril est finalement un héritage précieux qui nous a été légué par des aînés, les parents et grands-parents courageux qui avaient les premières heures compris que la dignité n’a pas de prix. C’est pourquoi les vides principaux, ils ont su briser les chaînes de l’esclavage et de la colonisation. Avec détermination et abnégation. La jeune Nation fut ainsi née et c’est le sens du Monument de l’Indépendance qui est la bravoure et l’audace des illustres et dignes fils comme Sylvanus OLYMPIO, Anani SANTOS, FREITAS, Sankarédja, Namoro Karamoko, Dr COCO, Papa Augustino de SOUZA …

Que les ennemis du Togo et autres lâches, toujours au service des puissances étrangères, laissent dans les oubliettes l’histoire de notre pays, nous disons et réitérons que le 27 avril est une solennité irremplaçable. Cependant, il convient de souligner ici que nous ne fêtons pas !  Nous commémorons le 27 avril, les 61 ans qui fixent en Lettres d’OR le TOGO dans sa Loi Fondamentale et dans le concert des Nations Souveraines au lieu de nous fier à une illusion d’indépendance ! Car l’assassinat de Sylvanus OLYMPIO le 13 janvier 1963 est pour nous synonyme de la récolte du Togo avec la complicité des soi-disant dirigeants actuels. Au demeurant, pour redonner espoir au peuple, notre dernier recours est d’œuvrer en sorte à chasser du pouvoir ces usurpateurs. Nous sommes dans une logique qui est nôtre : la commémoration du 27avril 1958. Et c’est sans complexe que nous agissons ainsi. Il serait absurde, voire déshonorant de penser et de croire que ce qui a été possible en 1958 ne peut pas l’être aujourd’hui. C’est fort de cela que le Parti politique les démocrates invite les autres partis politiques, les syndicats, la société civile, les différentes couches sociales et professionnelles, les organisations estudiantines à reprendre la lutte pour dire à jamais « NON » à notre ennemi commun. 

Comme sonne le tocsin du départ de notre seul et commun détracteur disons : « Togolais, viens, bâtissons la Cité ! »

Tchoko Tchoko Ablodé …

Fait à Lomé, le 25 avril 2021

HABIA AYAO NICODEME Président National du Parti Politique les Démocrates

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