Alerte : L’espionnage des esprits libres au Togo demeure !

La question de l’espionnage des journalistes révélée par le Consortium Forbiden Stories avait fait sa vague de tollé courant le mois de juillet de par le monde, y compris notamment le Togo notre pays. Il était avéré que des journalistes dont ma modeste personne, avaient fait l’objet d’un suivi méticuleux à partir du logiciel pirate Pegasus mis en place par le groupe israélien NSO et évidemment acheté par les autorités togolaises.


Quelques mois seulement après cette révélation scandaleuse, Amnisty International Togo revient à la charge, en publiant, début du mois de septembre, un autre rapport faisant état d’un cas similaire qui concernerait un éminent militant, défenseur des droits humains togolais. Ce dernier aurait fait l’objet d’un harking à partir d’un nouveau logiciel, dans le but de le mettre sous surveillance illégale. Selon le rapport établi à cet effet par l’ONG, le logiciel espion utilisé cette fois-ci, serait d’origine indienne appartenant au groupe de pirates informatiques Donot Team, manifestement piloté par Innefu Labs.


Ce groupe est bien connu dans le monde, comme menant ces genres d’activités pirates en vue de recueillir des informations privées sur les téléphones Androïd de certains citoyens qui sont ensuite revendues à des privés.


C’est donc la première fois qu’un cas pareil concernant l’usage de ce logiciel contre un esprit libre au Togo a été mis à la place publique. Si dans le premier cas concernant le logiciel Pegasus, les autorités togolaises, par le biais du Chef de l’Etat en personne, ont réagi en justifiant cette pratique par des questions de sécurité et de protection contre les menaces éventuelles, le second cas n’a aucunement fait l’objet d’une quelconque réaction des officiels togolais ; sans doute qu’ils ne sentent pas concernés.


Seulement voilà, cette question d’espionnage pose un sérieux problème de violation des droits privés des citoyens. Rien ne permettant de penser que les personnes espionnées soient soupçonnées d’une quelconque infraction ou fassent l’objet d’une enquête pénale, elles ont donc probablement été visées en raison de leurs activités légitimes en faveur des droits humains ou de leurs critiques pourtant constructives vis-à-vis des gouvernants du pays.

L’idéal d’une bonne gouvernance est de miser sur la confiance mutuelle entre les gouvernants et les gouvernés, puisque justement la réussite de tout projet dans la vie d’un Etat dépend fondamentalement du niveau d’engagement et d’appropriation dudit projet par les citoyens eux-mêmes. Comment donc une gouvernance pourrait connaitre de succès si un climat de méfiance règne entre les deux partenaires ?


Tout compte fait, des interrogations légitimes demeurent. Comment est-il possible que des citoyens libres puissent faire l’objet d’un cambriolage de leurs téléphones par des procédés qui ne rentrent pas dans les cordes du droit ? Il est grand temps, me semble-t-il, que nos dirigeants s’appliquent rigoureusement à travailler quotidiennement pour créer cet indispensable liens de confiance qui rassure le peuple et crée l’ambiance idoine promouvoir le Vivre Ensemble, la paix sociale et ainsi garantir une mise en œuvre convenable des différents projet de développement de notre pays.

Luc ABAKI

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