CEDEAO- Deux ultimatums rejetés par le Burkina Faso !

“Le gouvernement du Burkina Faso ne subit qu’un seul délai, celui de bien faire les choses, celui d’agencer son action avec les réalités du terrain, en toute objectivité, avec la plus grande prudence et le plus grand réalisme possible”.

Voilà comment en des termes très simples mais empreints de fermeté et de rigueur, les autorités burkinabé, par la voix de leur porte-parole, ont répondu aux injonctions des dirigeants de la Communauté Economique des États de l’Afrique de l’Ouest, exigeant, encore une fois très maladroitement, la libération au plus tard le 31 mars passé du président Kaboré, et la présentation, le 25 avril prochain, d’un calendrier électoral détaillé.

A force donc de trop se bomber le torse et d’aller toujours par des méthodes fortes, la voix de cette Communauté ne porte plus nulle part.Alors que selon les propos tenus jeudi par Abdoulaye Diop, le ministre malien des affaires, cette même CEDEAO aurait eu la maladresse de marcher sur la décision de la cour de justice de l’UEMOA, ordonnant le sursis à exécution des sanctions contre le Mali, la même Communauté poursuit sa fuite en avant avec des soi-disant ordres à l’endroit des États souverains.

Qui pour rappeler aux dirigeants de cette CEDEAO que l’efficacité d’un leadership tient toujours de l’exemple que le leader est à même, par ses propres qualités et sa discipline, de donner à ses dirigés, en tout, que le dirigeant qui veut atteindre des résultats, doit toujours mener les hommes par l’exemple ?

Dès l’instant où, malheureusement, ces dirigeants ont manqué d’inspiration et d’humilité qui leur auraient permis de respecter le principe de la séparation des pouvoirs dans une démocratie, au point de rechigner à exécuter la décision d’une justice communautaire, ils donnent la triste preuve qu’ils sont tous, ou presque, d’impénitents dictateurs dont les actions et les méthodes sont aux antipodes des pratiques démocratiques.Une fois que cette évidence est établie, de quelle démocratie ou de quels principes démocratiques sont-ils fondés à parler encore à chacun de leur sommet?

A l’allure où vont les choses, l’on ne se tromperait pas à soutenir que cette supposée Communauté est au bord de l’implosion, surtout que des voix dissonantes, comme celle du Togo par exemple, ont commencé à se faire entendre ouvertement, demandant formellement l’exécution de la décision de la cour de justice de l’UEMOA concernant la suspension des sanctions contre le Mali.

Quelle est vraiment ce leadership de la CEDEAO qui manque autant d’empathie vis-à-vis de l’être humain lui-même, et qui, par tous les moyens, y compris les plus inhumains et les plus arrogants, tient à étouffer des peuples entiers ?L’Afrique est vraiment malade de ses hommes politiques. Le professeur Robert Doussey a eu raison d’en faire un livre en bonne et due forme.

Luc Abaki

6 thoughts on “CEDEAO- Deux ultimatums rejetés par le Burkina Faso !

  1. Cher Luc, je pense que vous devez dans votre travail journalistique prendre de la hauteur et faire preuve de neutralité. Vos écrits que je lis ici souvent sont trop emprunts d’avis personnels comme on le voit avec les gens d’un bord.
    Les militaires à la base n’ont aucune légitimité. La constitution du Faso prévoit-elle un coup d’état ?
    Vous verrez qu’au final, ces militaires vont échouer car gérer un pays africain dont le budget depend à plus de 20 à 30%, voir plus des aides extérieurs sera un échec quand on se met à dos les autres.
    Des militaires à qui on a confié la gestion de la sécurité du pays et qui n’y arrive pas ce n’est pas en faisant un coup d’état qu’ils y arriveront. Le cas du Mali est là ou ils font appel à WAGNER.
    Le pire pour le façon est de faire descendre encore plus les voyous vers ses voisins comme on le vois déjà.
    Bon dimanche.

    1. C’est ce genre de pseudo raisonnement qui explique que nos pays restent inféodés à l’Occident plus de 60 ans après les indépendances formelles. Qui vous a dit que l’on ne peut pas avoir un budget public équilibré sans l’aide soi – disante de l’Occident ? Ce n’est pas parce que vous vous planquez à l’étranger et vivre d’expédients jetés par les blancs que vous devez croire que le monde est partout ainsi. Allez-vous DÉBARBOULLER.

  2. Pas d’accord avec le premier intervenant sur de nombreux points.
    Constitution, dites-vous? Celle qu’on peut changer à volonté pour pouvoir se représenter indéfiniment, comme l’ont fait Alassane Dramane Ouattara, Alpha Condé et, avant eux, un certain Gnassingbé et son fils “héritier”?
    Wagner, dites-vous? Que ne ferai-je pas pour sécuriser mes populations quand il est évident que le pays colonisateur, qui était cense venir m’aider à régler un problème, a manifestement des projets et actions douteux dans mon pays depuis son intervention?
    La situation en Guinée, au Mali et au Burkina est clairement dû à un échec des politiques. On sait que c’est parce qu’il a voulu rester au pouvoir que Condé a été dégagé. Combien de Guinéens sont-ils morts pour parvenir à l’écarter ? Zéro. Combien sont-ils morts pour qu’il reste au pouvoir ? Des centaines. Et les auteurs et instigateurs de ces crimes restent impunis.
    Au Mali et au Burkina, c’est l’insécurité grandissante et le manque cruel de moyens des forces de défense qui ont conduit à la frustration.
    Maintenant, est-ce que les militaires vont-ils pouvoir réussir leur pari de sécuriser leurs pays? Au Burkina, rien n’est moins sûr pour le moment. Au Mali, pourquoi pas? Et ce ne sont pas avec ces sanctions sans queue ni tête et des vociférations de toutes sortes que cela sera possible.
    Lorsque les dirigeants francophones d’Afrique cesseront d’être des esclaves et vassaux de la France, lorsqu’ils penseront vraiment au bien de leurs populations et travailleront pour le développement de leurs pays, alors les populations le verront et se soulèveront contre des militaires.
    Quant à votre professeur de ministre éternel des Affaires étrangères, les sommets, c’est son fort. Il sert un régime militaire qui ne dit pas son nom. Un régime où l’armée et les forces de sécurité a tous les pouvoirs et les hommes politiques voleurs en costumes (sans oublier leur équivalent en femmes dans leurs belles tenues) plongent le pays chaque jour dans plus d’abîme. On parle de pays de droit et on limoge des gens qui font la grève, on tue des militaires ouvertement ou en cachette en raison de leurs opinions, on kidnappe et emprisonne à tout va pour un oui ou un non. Voilà en partie le lot des Togolais. Pendant qu’on engloutit de l’argent des sommets et réunions qui ne conduisent nulle part, les hôpitaux et centres de santé sont devenus des mouroirs, pas d’eau courante dans la plupart des ménages, rien dans les écoles et universités publiques. Voilà notre Togo actuel.
     

  3. Merci à mon cher Frère Luc pour qui je voue une grande Admiration pour ses Analyses pointues et pour ses Prospectives qu’on dirait statistiques et astrologiques (je suis Informaticien par Profession et Astrologue par Vocation, donc je sais de quoi je parle …).
    Merci au Frère derrière le pseudo “3ZZZ” pour la Perspicacité dans son Commentaire.
    Merci au Frère derrière le pseudo “Amer” pour la même raison.

    K. Kofi FOLIKPO
    http://www.kebo-toe.net/?page_id=2676

  4. Si Luc tient ces propos à l endroit de la CEDEAO ,il ne voit qu un visage partout,oui un visage qu il veut supprimer de la vie et pour toujours.ce visage n est autre que Faure Gnassingbé.Luc sait très bien que de nos jours personne n est content de voir un corps habillé au pouvoir mais pour régler ses comptes aux hommes fort du Togo il faut dire n importe quoi de la CEDEAO alors que l institution joue bien son rôle.On est là et on verra la suite

  5. Quand le Togo refuse d’exécuter les arrêts ou recommandations de la CEDEAO, nous nous attaquons à ses gouvernants… Quand les autres pays font la même chose, nous nous attaquons plutôt à la CEDEAO elle même…

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