Comme si la déculottée des élections locales de janvier dernier ne suffisait pas, les élections législatives du 31 juillet 2022 sont venues donner le coup de grâce à Macky Sall qui voit son rêve caché de briguer un 3è mandat à la tête du Sénégal s’écrouler comme un château de cartes.
En effet, les législatives de dimanche dernier ont confirmé la dynamique de l’opposition représentée par deux principales coalitions YEWWI ASKAN WI et WALLU SÉNÉGAL qui remportent 80 sièges alors que le camp présidentiel ne se retrouve qu’avec 82 sièges contre 125 sièges dans la législature précédente de 2017, perdant ainsi sa majorité absolue. Trois petites autres formations politiques complètent le tableau des 165 députés requis pour le parlement sénégalais.
Pour la première fois de l’histoire, le camp présidentiel devrait ratisser large pour faire passer ses lois à l’hémicycle, ce qui ne se fera pas comme une lettre à la poste au regard du désamour des Sénégalais et de l’opposition à Macky Sall dont tous soupçonnent l’intention de briguer un troisième mandat controversé à la tête du pays. Au delà de cet aspect, le musèlement de l’opposition et de la société civile et la gestion catastrophique des «dossiers» politiques de l’opposant charismatique Ousmane Sonko par ailleurs Maire de la grande ville de Ziguinchor, de l’ancien Maire de la ville de Dakar et de Karim Wade contraint à l’exil ont fini par ternir l’image d’un président dont l’élection en remplacement du vieux Abdoulaye Wade avait suscité tant d’espoir.
L’élection présidentielle qui se profile à l’horizon dans deux ans en 2024 sera difficile pour Macky Sall et son camp car la dynamique suscitée lors des deux dernières élections (locales et législatives) prouvent à suffisance que les Sénégalais veulent tourner la page Sall et de son régime dont ils pointent l’accointance avec des conflits d’intérêt et des magouilles en tous genres.
Ce qui est certain, le 3è mandat tant rêvé s’envole dans l’abîme à moins d’un retournement de situation, les parlementaires ayant l’art de changer de vestes au regard de leurs intérêts personnels.
Anani Sossou