Togo–Les mairies entre l’étau et l’enclume

La première expérience de la décentralisation au Togo commence par avoir un goût amer auprès des responsables communaux. Pour cause, ceux-ci se retrouvent dans une impasse due à 2 facteurs : le refus du gouvernement de les laisser librement disposer des ressources financières auxquelles ils ont droit et l’empressement des populations pour qu’ils résolvent les impératifs quotidiens.

La collaboration entre le pouvoir central, du régime Rpt/Unir et les collectivités locales coiffées par les autres partis politiques, dans le cadre d’une décentralisation de la gouvernance, est loin d’être une lune de miel. Les communes du Togo, notamment celles de Lomé éprouvent de grandes difficultés à disposer librement des ressources dans le ressort de leur territoire.

Les principaux maires et conseillers municipaux rencontrant de telles difficultés, élèvent rarement la voix publiquement pour dénoncer ces actes du gouvernement leur mettant des bâtons dans les roues. Dans la capitale togolaise, Lomé, la gestion de certaines entités publiques comme des grands marchés est carrément retirée de la compétence des mairies dirigées par l’opposition. Par ailleurs, le gouvernement a, on ne sait par quelle alchimie, donné mission à des structures qui concurrencent les communes dans des domaines réservées à celles-ci comme l’assainissement urbain.

Les actuelles averses qui se déversent sur la capitale, Lomé, sont en train d’ouvrir les yeux des responsables communaux sur les préjudices qu’engendre la mauvaise foi du gouvernement. La réalité aujourd’hui est qu’ils sont pointés du doigt quand leurs quartiers connaissent des inondations, les routes sont impraticables, etc…

Par conséquent, les maires et leurs conseillers sont pris au piège : entre leur complaisance envers le gouvernement de Faure Gnassingbé, se contentant des « miettes » qui tombent de la table et l’impatience justifiée de leurs électeurs qui souffrent particulièrement en cette période de pluies.

Cette situation étonne certains observateurs avisés car, selon ceux-ci, il y a des textes nationaux et régionaux qui régissent le partage de compétence entre le gouvernement central et les collectivités décentralisées. Faut-il croire que ces maires ignorent lesdits textes ?

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