Mali-Le Référendum constitutionnel, un test grandeur nature

Les Maliens ont été conviés à se prononcer sur le projet de nouvelle constitution ce dimanche 18 Juin 2023. L’organisation de ce référendum, diversement appréciée par les associations locales et la communauté internationale, est un premier test de la capacité du pays à tenir des élections dans un contexte sécuritaire toujours fragile.

En dépit des divergences de fond et de forme relatives au projet de nouvelle constitution, le référendum pour l’approuver ou l’invalider s’est tenu le dimanche dernier. Sur ce territoire où certaines parties sont sous le contrôle des rebelles djihadistes, l’enjeu majeur demeure le taux de participation.

Pour l’heure, ni le gouvernement ni l’Institution en charge de l’organisation des élections n’ont communiqué aucun chiffre sur la participation.

Toutefois, la Mission d’Observation des Elections au Mali (MODELE), une organisation financée par l’Union Européenne, estime à 28% le taux de participation dans les bureaux où ses 3075 observateurs ont été déployés.

Certaines associations comme la plateforme de « l’appel du 20 Février », rassemblant plusieurs partis politiques d’opposition, qui avait appelé à boycotter ce scrutin, parlent d’un véritable fiasco. Le président du parti « Alliance démocratique du peuple malien » (ADEPM), de son côté, s’est réjoui de la bonne tenue des élections.

Dans tous les cas, il faudra retenir des leçons de ce référendum en vue des prochaines échéances électorales. La CEDEAO qui exige de la junte militaire au pouvoir des élections présidentielles pour un retour à l’ordre constitutionnel, doit également analyser si les conditions d’un scrutin régulier pouvant aboutir à l’élection d’un Chef d’Etat légitime sont remplies.

Somme toute, il s’avère de plus en plus claire qu’en lieu et place d’une mise au banc du Mali, un accompagnement de la CEDEAO et des autres organisations africaines serait plus indiqué pour sortir ce pays de la crise.