Le gouvernement de Victoire Dogbé a connu un remaniement le 8 septembre 2023. De nouvelles têtes ont fait leur entrée, comme le Préfet Hodabalo Awate qui se voit confier le portefeuille de l’Administration territoriale, de la décentralisation et du développement des territoires, en remplacement de Payadowa Boukpessi.
Il en est de même pour Calixte Batossie Madjoulba qui devient le ministre de la Sécurité et de la protection civile, poste jusque-là occupé par Damehame Yark devenu ministre d’État, ministre de l’Eau et de l’Hydraulique Villageoise. Le ministère de la Promotion de l’investissement revient à un visage tout aussi nouveau de la politique togolaise : Manuella Modoukpe Santos. Jean Marie Koffi Ewonoule Tessi prend le portefeuille de l’Accès universel aux soins et Kayi Mivedor s’occupe du Commerce, de l’artisanat et de la consommation locale, poste anciennement occupé par Kodjo Sévon Tépé Adedze devenu ministre d’État, ministre de l’Urbanisme, de l’Habitat et de la Réforme foncière. Yawa Kouigan aura à charge de cornaquer le ministère de la Communication, des médias, tout en gérant le porte-parole de l’exécutif. Si ce remaniement a suscité quelques interrogations ici et là, et qu’on donne le bénéfice du doute aux nouveaux venus, au moins est-on sûr d’une chose : depuis l’annonce de ce qu’il convient d’appeler un énième jeu de chaises musicales, à quelques nominations (susmentionnées) près, l’enthousiasme n’a pas été au rendez-vous.
La vraie question est : ce remaniement pour quoi faire, pour quels résultats ? Il suffit de prêter oreille aux réactions des Togolais dont la grande majorité se demande si cette nouvelle équipe va pouvoir être de quelque utilité pour eux, pour comprendre qu’il n’y a pas de quoi se montrer euphorique. Ce n’est pas tant le remplacement de ministres ou d’équipe gouvernementale qui pose problème au Togo, c’est le manque de volonté des autorités plus portées à privilégier leurs intérêts au détriment des populations au service desquelles ils sont pourtant censés se mettre. Beaucoup viennent aux commandes imbues de leur statut de ministres et oublient le rôle de serviteur de la nation qui est le leur. Qu’un Jean Marie Koffi Ewonoule Tessi prenne le portefeuille de l’Accès universel aux soins n’enlève rien au fait que les Togolais ne seront pas logés à la même enseigne que la minorité pilleuse qui n’a rien mis en place en matière d’infrastructures sanitaires, et qui s’attache à se faire soigner à l’étranger au frais du contribuable.
On a d’ailleurs du mal à comprendre l’existence de ce portefeuille dans la mesure où il y a déjà un ministère de la Santé. On voit là le côté bling-bling du système Gnassingbé. Pour être convenablement gouverné, le petit Togo n’a pas besoin d’une trentaine de portefeuilles. Mais les Togolais auront le temps de le juger sur pièces. On ne peut craindre que le calvaire économique ne continue pour le peuple togolais, malgré ce remaniement de façade.
Source : Journal « Le Correcteur »