Togo-Tentative d’usurpation de chefferie et division de village à Abobo-Kpoguédé : Un village, deux chefs traditionnels

L’histoire se passe à une trentaine de kilomètres de la capitale Lomé. A Abobo-Kpoguédé, la vie des habitants rime désormais avec présence de deux têtes couronnées. La partition du village est mise sur les rails avec les tentatives désespérées d’introniser un nouveau chef.

Au commencement, et pour ceux qui connaissent un peu le canton d’Abobo, il n’y avait qu’un seul village dénommé Abobo-Kpoguédé. Ce nom légendaire est en train de subir une métamorphose qui annonce la partition en deux du village et son corollaire de division au sein de la localité.

En effet, selon des informations qui nous sont parvenues des personnes originaires dAbobo-Kpoguédé, il se prépare en catimini l’intronisation de Togbui Mensah Hermann Dovon Djikounou V en qualité de Chef du village de Kpolokougomé. L’arrêté N°0020/MATDCL portant reconnaissance de la désignation d’un Chef de village a été signé depuis janvier 2019, mais il est contesté.

Pour comprendre le fond du problème, il faut remonter à la création du village d’Abobo-Kpoguédé constitué de deux quartiers, à savoir Djita et Kpolokougomé. Depuis le temps des Allemands, la chefferie a été détenue par une seule famille qui est à son 4ème chef qui règne sur les quartiers Djita et Kpolokougomé.

Source: Le Correcteur

Cette chefferie a été assurée dans la paix et la cohésion jusqu’en 2011 lorsque par une alchimie, des habitants du village obtiennent un arrêté de reconnaissance de leur chefferie. Il sagit de l’arrêté N°0004/MATDCL du 17 mars 2011 portant reconnaissance de la désignation de Monsieur DOVON Mensah, Chef de village dAbobo-Kpoguédé dans le canton d’Abobo dans la Préfecture de Zio.

« Nous n’avons pas compris comment ils ont pu obtenir un arrêté alors que la chefferie traditionnelle ne leur revient pas », explique un natif du milieu. « Nous avons contesté cet arrêté qui a été abrogé par la suite », souligne-t-il.

Nous avons pu obtenir copie de l’arrêté N°0170/MATDCL du 04 juin 2013 portant abrogation de l’arrêté N°0004/MATDCL du 17 mars 2011. Pour signer cette abrogation, le ministre Gilbert Bawara à l’époque détenteur du portefeuille de l’Administration Territoriale a eu recours à la chefferie traditionnelle de la Préfecture du Zio. Sage décision.

Dans le « procès-verbal de règlement de litige de chefferie traditionnelle entre la collectivité Gafa et la collectivité Dovon » et signé par le Conseil des chefs traditionnels du Zio (CCTZ), le Comité préfectoral de règlement du litige déclare que « La chefferie du village dAbobo-Kpoguédé appartient à la collectivité Gafa; Demande à la collectivité Gafa de constituer le dossier du nouveau chef désigné pour sa reconnaissance officielle par les pouvoirs publics et administratifs en qualité de chef successeur légitime de feu Togbui Aklassou Apélété Kokou Gafa, chef de village de Abobo-Kpoguédé; Le comité préfectoral du règlement déboute les déclarations de la collectivité Dovon et lui ordonne de se soustraire de son aventure usurpatrice de la chefferie de Abobo-Kpoguédé ». Le procès-verbal signé par sept (07) chefs cantons et villages date du 02 mars 2012.

Le 08 mai 2013, l’arrêté N°0154/MATDCL portant reconnaissance de la désignation d’un chef de village a été signé au profit de la personne désignée par la collectivité Gafa. Togbui Dekpanhu Yawovi Agbadan Gafa IV reçoit ainsi les pleins pouvoirs pour diriger son village.

On note que la collectivité DOVON n’a pas réussi dans sa tentative de prendre la chefferie à Abobo-Kpoguédé. C’est donc à la surprise générale que l’arrêté N°0020/MATDCL de janvier 2019 portant reconnaissance de Togbui Mensah Hermann Dovon Djikounou V a été signé. Cette fois-ci, il n’a plus tenté d’être chef de tout le village d’Abobo-Kpoguédé, mais du quartier Kpolokougomé transformé sur l’arrêté en village de Kpolokougomé.

Cette reconnaissance divise donc le village de Abobo-Kpoguédé en deux nouveaux villages. Après l’échec de la tentative de la prise de la chefferie traditionnelle, on en vient à celle de la division du village.

Pour avoir la version de Togbui Dovon, nous avons tenté en vain de le contacter. Le premier et le second jour, son téléphone était inaccessible; le troisième jour, il n’a pas décroché nos nombreux appels que nous avons faits à travers plusieurs numéros. L’intéressé n’a pas non plus répondu à nos SMS depuis plusieurs jours.

La Rédaction

Source: Le Correcteur / lecorrecteur.info

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