Corruption au Togo : des organes de contrôle édentés à l’épreuve

Instituée le 9 décembre 2003 comme journée internationale de lutte contre la corruption afin de sensibiliser les populations sur le fléau, véritable gangrène pour le développement , la Convention des Nations Unies contre la corruption a pour but de promouvoir et renforcer les mesures visant à prévenir et combattre la corruption de manière plus efficace, promouvoir, faciliter et appuyer la coopération internationale et l’assistance technique aux fins de la prévention et de la lutte contre la corruption, promouvoir l’intégrité, la responsabilités bonne gestion des affaires et biens publics…

Cette convention a 20 ans et au détour d’une conférence-débat vendredi, 7 décembre 2023 à Lomé organisée par la Haute autorité de prévention et de lutte contre la corruption et les infractions assimilées (HAPLUCIA) autour du thème « Les 20 ans de la Convention des Nations Unies contre la corruption : unir le monde contre la corruption », c’était une occasion de faire l’état des lieux au Togo. Pour le Président de la HAPLUCIA Kimelabalou Aba, 88 plaintes et dénonciations ont été enregistrées depuis 2018 dont 12 pour le compte de l’année 2023 et des fonds remboursés par des personnalités « Plusieurs progrès ont été réalisés dans notre pays.

Sur le plan des mesures préventives, le Togo a créé des organes de contrôle et de régulation tels que la Cour des comptes, l’Inspection générale d’État, l’Inspection générale du Trésor, l’Inspection générale des Finances, l’OTR, la CENTIF, etc. La HAPLUCIA a été créée pour combattre et faire de la sensibilisation afin d’amener les populations à changer de mentalité et de comportement », s’est-il réjoui avant de pointer du doigt des défis à relever notamment non-adoption de la Stratégie nationale de prévention et de lutte contre la corruption et les infractions assimilées, insuffisance des pouvoirs d’investigation de la HAPLUCIA, faiblesse de la répression des faits de corruption et des infractions assimilées et de la protection des lanceurs d’alerte.

Tout est donc à refaire puisque les crimes économiques sont courants mais personne n’est inquiété. Même l’annonce selon laquelle certaines personnalités ont remboursé des fonds après interpellation reste une surprise pour nombre de Togolais.

S’agissant des organes de contrôle et de régulation, la plupart demeure un décor dépourvu de moyens et rongeant bruyamment les freins autour de leur budget de fonctionnement.
Même le principal organe, la HAPLUCIA est bien édentée face aux scandales qui courent les rues. Il en faut davantage pour que cette lutte soit une réalité au Togo.

Honoré ADONTUI

Journal Lecorrecteur

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