Isidore Ayaovi Motchon : « Le nombre de consommateurs s’accroit de jour en jour et ça, cela a été accentué par la crise du Covid-19 »

Coordonnateur de projets de la Croix bleue du Togo,  Isidore Ayaovi Motchon se prononce sur l’ampleur de la situation de la consommation de drogues en Afrique de l’ouest, lançant « un appel à tous les bailleurs de regarder aussi un peu le domaine de la toxicomanie ».

Quelle est l’ampleur de la situation ?

Le nombre de consommateurs s’accroit de jour en jour et ça, cela a été accentué par la crise du Covid-19. Durant la crise, on avait pratiquement suspendu toutes les activités et donc les jeunes, qui se réunissaient ici et là, à cause de l’ennui, ne s’adonnait qu’à la consommation de ces substances-là.

Alors du coup, qu’est-ce que vous dites aux jeunes que vous approchez pour les sensibiliser sur les dangers des drogues en général ?

En fait, nous leur faisons comprendre que la drogue est un trompe-cerveau et nous essayons d’organiser des activités qui peuvent les aider à acquérir des compétences qu’il faut pour être résilient face à ce fléau-là.

Pour ceux-là qui sont tombés dans l’addiction la Croix bleue a un centre de réhabilitation. Il faut une psychoéducation. Ensuite on essaie de les réorganiser dans la vie active.

Quels sont les manques ou les besoins les plus pressants pour s’atteler à ce problème de consommation de drogues ?

Il faut former les ONG qui peuvent appuyer les actions de l’Etat. Les quelques ONG qui sont déjà sur le terrain manquent cruellement de moyens financiers et aussi nous avons peu de centres de réhabilitation sur le territoire.

Qu’est-ce qu’il faut faire, en résumé, pour ralentir la progression de drogues et pour mieux aider les personnes qui sont dépendantes ?

Premièrement il faut une politique beaucoup plus pragmatique dans toute l’Afrique de l’ouest ; ensuite que les bailleurs tournent aussi le regard vers ce domaine parce que moi, par expérience, beaucoup de bailleurs n’aiment pas investir pour ce qui concerne la consommation des substances psychoactives. Nous lançons un appel à tous les bailleurs de regarder aussi un peu le domaine de la toxicomanie.

Interview réalisée par Magali Lagrange (RFI) et transcrite par Adjogble HAKA

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *