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La HAAC et sa crédibilité face au dossier « La Dépêche »

La Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication est l’une des institutions de la République togolaise. Elle a pour mission de garantir et assurer la liberté et la protection de la presse et de tous moyens de communication de masse dans le respect de la loi. Elle veille au respect de la déontologie en matière d’information. Institutions de la république, elle a ses missions constitutionnelles et assure, le cas échéant, les arbitrages nécessaires dans l’exercice du métier des communicateurs. Elle joue un grand rôle politique qui garantit l’ éveil juridique en période électorale. Un président de la Haac, à notre sens, vaut un président de n’importe quelle autre institution. Outil politique et instruments d’éveil, elle vient à ce titre de boucler une formation de journalistes à l’hôtel la concorde de Lomé. La mandature actuelle est assurée par le Pdt TELOU Bitalounani.

Par un feedback nous voudrions rappeler que le jeudi 17 septembre 2015 nous publions une information concernant une retro-comission de 10 milliards touchant les ministres Ayassor des Finances et Gnofam des TP. Les deux ministres portent plainte à la HAAC contre notre journal et le journal Liberté. Ce dernier ayant repris dans sa parution du 21 septembre 2015 notre information.

D’abord, c’est le Ministre Ninsao Gnofam qui, individuellement, avait porté plainte contre notre Directeur de Publication. Alors que la convocation de la HAAC n’était pas encore signifiée au défendeur, une deuxième plainte, cette fois cosignée des Ministres Adji Otèth Ayassor des Finances et Gnofam des Transports et Travaux publics, lui est brandit. C’est alors qu’il va répondre avec le confrère Zeus Aziadouvo de « Liberté » devant les neuf membres de la Haute Autorité, le mercredi 23 septembre 2015 à 10H 30, heure fétiche à l’institution.

La HAAC, après avoir donné lecture de notre article, a présenté la plainte des ministres. Une plainte qui annonçait que pendant que cette affaire est en instance à la HAAC, elle l’était aussi devant la justice. La parole est donnée à notre directeur pour défendre ses écrits. Celui-ci a humblement estimé qu’à partir du moment où la même affaire est à la fois à la HAAC et à la justice, il n’est pas question qu’il avance quelques explications que ce soit. Il va suggérer qu’il soit demandé aux plaignants de choisir entre l’option du règlement à la HAAC et celle de la poursuite à la justice. A son tour, le DP de « Liberté » a martelé qu’après publication de l’information au journal le « Rendez-vous », il a mené ses contre-investigations qui ont confirmé l’information avant de la reprendre. Ainsi, le confrère conclut qu’il sera plus à l’aise devant le juge que devant la HAAC. Par la voix de son président, la HAAC a donc promis écrire aux deux ministres pour leur signifier qu’ils se sont mépris. Il ne peuvent que se plaindre ou à la HAAC ou à la justice. La séance est donc levée. Et les membres de la HAAC remontés nous ont rassuré de leur soutien et que partout où cette affaire nous conduira nous pouvons compter sur leur accompagnement. Il faut l’avouer, Ils nous seront d’un grand capital moral dans le marathon que les ministres vont finir par abandonner.

Le même jour au soir, une convocation est tendue à chacun des deux journalistes pour le vendredi 25 septembre 2015 à la DCPJ, Direction Centrale de la Police Judiciaire. C’est le lieu de rappeler que, contrairement à la rumeur à l’époque, aucun des deux journalistes n’a été gardé à vue moins encore détenu. Tous deux ont reçu régulièrement des convocations et c’est d’eux-mêmes qu’ils se sont rendus à la DCPJ où tout s’est déroulé dans les règles de l’art. Ils en sont repartis libres après une audition de 10H23 à 14 heures, dans l’attente de l’évolution de l’affaire

La HAAC hier et aujourd’hui, qu’est-ce qui a changé, les textes ou les hommes?

Le confrère Mowenemesse Apolinaire est l’un des doyens de la corporation et DP de « La Dépêche ». Il a publié par rapport au dossier de l’assassinat de l’officier Madjoulba le son [du] film juridique qui s’en est suivi. Avec un document polémique à l’appui, il faisait le parallèle entre le capitaine Dreyfus, de réputée mémoire dans les archives de la justice française, et le Gal Félix Katanga Abalo identifié comme responsable de ce qui est arrivé à feu Madjoulba. Il n’en faut pas plus pour qu’il soit convoqué à la HAAC. On pouvait s’y attendre. L’audition vaudra une suspension de parution de trois mois à son canard. Alors qu’il prenait son mal en patience et purgeait sa peine, une convocation lui est tendue pour répondre aujourd’hui mardi à la police. En fin du processus, il est gardé. Et d’après le mode opératoire du système, le doyen risque fort la case prison, de quoi poser des questions légitimes. La HAAC est-elle devenue une simple boîte d’enregistrement qui n’a plus aucune valeur arbitrale si ce n’est de procéder aux formations, semaines et recyclages des journalistes pour garantir la paix de cimetière à chaque élection? Contrairement à certains cas où le code pénal a pu s’inviter pour compliquer la défense des confrères, le doyen est entièrement en face de l’exercice du métier de journaliste. Si on estime que le journal est en face d’un crime de lèse-majesté, la presse a un code. Que se passe-t-il alors? La dépêche est-elle victime de ses positionnements politiques? Inutile de rappeler que ce journal est sans langue de bois sur des sujets qui fâchent en interne comme le cas de la dissidence Gnakade, la détention continue de Kpatcha. Qu’est-ce qui explique la faiblesse de la HAAC qui ne peut plus défendre ses journalistes? Pourquoi la HAAC va de main morte pour livrer les uns et revendiquer toutes ses prérogatives dans la défense des autres, comme notre cas en 2015? Nous parlons en témoin oculaire et victime des mêmes méthodes sous une dictature. Avec cette hideuse propension à retirer les journalistes des mains de la HAAC pour les envoyer au bagne, la Haute Autorité perd de sa hauteur et nous devient de jour le jour méconnaissable. Toutefois, il n’est jamais trop tard pour mieux faire. Votre crédibilité en tant qu’ institution dépendra de l’issue de cette affaire.

ABI-ALFA, DP le Rendez-vous et Pdt du COJITO

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