Le front « Touche Pas À Ma Constitution » a exprimé son indignation face à l’interdiction d’une journée de prière et de solidarité en faveur des détenus politiques, prévue pour le 20 septembre 2024 à Sokodé. L’événement, qui visait à offrir un soutien moral aux prisonniers et à distribuer des kits scolaires à leurs enfants, a été arbitrairement interdit par le ministère de l’Administration Territoriale, de la Décentralisation et du Développement des Territoires.
Dans un communiqué publié ce 21 septembre, le front dénonce cette décision comme un abus de pouvoir flagrant et une violation des droits constitutionnels des citoyens togolais. L’interdiction a été communiquée par une simple lettre reçue le 18 septembre, ce que le front considère comme une procédure inappropriée. Selon eux, une interdiction légale devrait être accompagnée d’un arrêté ministériel en bonne et due forme, garantissant ainsi la transparence et le respect de l’État de droit.
« On ne peut pas continuer à confisquer les libertés publiques », clame le communiqué, ajoutant que cette interdiction prive les enfants de Sokodé de kits scolaires, infligeant ainsi une double peine aux familles déjà éprouvées par la détention de leurs proches. À Lomé, cependant, la distribution de ces kits a eu lieu sans entrave.
Le front a également clarifié que les organisations citées dans la correspondance adressée au ministre – BINDJEGUE BINDJE, Ensemble le Togo, et Front Togo Souverain – ne sont pas les organisateurs de l’événement. L’événement a été initié par des organisations légalement constituées, telles que la Ligue Togolaise des Droits de l’Homme (LTDH), Les Démocrates et le Parti des Togolais, qui, selon le communiqué, jouissent pleinement du droit d’organiser de tels rassemblements.
Le front se dit également surpris que cette journée de prière soit jugée « non propice à garantir la tranquillité publique » par le ministre. Selon eux, l’objectif était strictement humanitaire, visant à apporter un soutien moral aux détenus politiques et à leurs familles en ces temps de rentrée scolaire.
Malgré cette interdiction, le front « Touche Pas À Ma Constitution » réitère son engagement en faveur des détenus politiques et demande leur libération immédiate, conformément aux décisions rendues par la Cour de Justice de la CEDEAO. Ils promettent de continuer leur campagne de plaidoyer, sollicitant le soutien des chefs religieux, des organisations internationales et des chancelleries.
Le front appelle également la population togolaise à faire preuve de solidarité en rendant visite aux détenus dans les prisons togolaises, espérant ainsi maintenir la pression pour leur libération.
La bataille pour les libertés publiques et la justice pour les prisonniers politiques, selon le front, est loin d’être terminée.