Membre de la Société des Missions Africaines (Sma), le père Charles François Xavier Roesch est décédé le 15 novembre en France à 94 ans. Ce missionnaire a servi pendant de longues décennies au Togo, marquant le pays de son passage.
Les obsèques du père Charles Roesch, sma, ont eu lieu lundi 20 novembre à Saint-Pierre, dans le département du Bas-Rhin en France. Après les cérémonies funéraires dans la chapelle des Missions africaines de Saint-Pierre, il a été inhumé au cimetière de ladite communauté. Au Togo, pays d’Afrique de l’ouest, où il a servi pendant 50 ans comme missionnaire, une messe sera dite en sa mémoire le mercredi 13 décembre prochain à la paroisse Marie-Reine-du-Monde de Bè, à Lomé, où il a été curé.
Né le 6 septembre 1929, dans le diocèse de Strasbourg, France, Charles François Xavier Roesch devient membre de la Société des missions africaines le 6 décembre 1954. Ordonné prêtre le 20 novembre 1955 à Lyon par Mgr Claude Dupuy, il est envoyé au Togo où sa première mission est d’enseigner les mathématiques et les sciences naturelles tout en étant vice-directeur au Collège Saint-Joseph de Lomé, de 1956 à 1971. Ce mathématicien a enseigné aussi au Petit séminaire Saint-Pierre-Claver de Lomé-Tokoin, et a été plus tard aumônier du collège Saint-Albert-le-Grand, dans le diocèse d’Atakpamé de 1995 à 1997.
Un éducateur passionné
Celui dont la mémoire reste vive auprès de nombreux Togolais, chrétiens ou non, qu’il a formés, avait reçu l’insigne honneur des Palmes académiques pour ses services rendus à l’éducation au Togo. Il a été aussi décoré de l’Ordre togolais du Mono et du mérite national français.
« C’était un homme très passionné dans tout ce qu’il faisait », confie le premier supérieur de la Province sma au Togo, le père Fabien Sognon, qui a connu Charles Roesch comme formateur lors de son noviciat à Abomey Calavi au Bénin. « Il nous avait longuement entretenu sur les communautés chrétiennes catholiques de base (Cccb) qui lui tenait beaucoup à cœur », se souvient père Fabien, « car disait-il, ces communautés doivent ranimer le feu de l’évangile dans les familles, dans le cœur des chrétiens ».
En plus de ses talents d’enseignant, ce missionnaire a travaillé dans la pastorale paroissiale. Il a en effet servi à la paroisse Saint-Augustin d’Amoutivé comme vicaire chargé de la création des stations secondaires dont Bassadji et Cocoteraie Pa de Souza.
Le père Roesch était arrivé à la Marie Reine du Monde de Bè en mai 1972 comme curé où il avait servi jusqu’en octobre 1980. « Je garde de ce prêtre le souvenir d’un homme de Dieu vaillant, dévoué et dynamique qui aimait aller visiter les familles de maison en maison », raconte Maurice Agbo, un fidèle de la paroisse de Bè qui a été baptisé par le père Roech.
« Il aimait travailler avec les autres »
De 1983 à 1994, il était allé servir comme responsable à la paroisse de Tomégbé, diocèse d’Atakpamé, à 257 km de Lomé, mettant à l’œuvre non seulement son expérience pastorale paroissiale et ses talents d’architecte bâtisseur, mais il assumait aussi la charge de statisticien à l’évêché.
Dans le diocèse de Lomé, il a été également aumônier de l’Institut des Sœurs Notre-Dame-de-l’Église (NDE) à Noépé, à 25 km au nord-ouest de Lomé, de 1997 à 2005, année de son départ à la retraite. Pendant son repos à Saint-Pierre, il a rédigé et publié en 2015 ses mémoires sous le titre « Souvenirs de mission au Togo 1956-2006 ».
« C’était un homme au caractère heureux qui aimait travailler avec les autres dans l’exercice de son ministère », se souvient le père John Dunne, missionnaire sma irlandais, qui a connu le père Roesch lorsque ce dernier revenait à Lomé de ces lieux de mission à l’intérieur du pays. Le père Dunne explique que les différences entre le père Roesch et les autres lui ont permis « de reconnaître et d’apprécier les dons de chacun puis de travailler ensemble en respectant et en utilisant ces mêmes dons pour le bien de tous ou pour le bénéfice de la communauté locale avec laquelle il a vécu et travaillé pendant de nombreuses années ».
Charles Roesch était « un prêtre très dévoué qui, même dans sa vieillesse, avait toujours cette fougue à aller d’un endroit à un autre pour continuer à chercher et à promouvoir les foyers chrétiens », relève le père Sognon. « Il avait toujours un amour fou pour continuer à initier un chemin nouveau afin que l’Évangile puisse progresser ».
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