L’Université de Lomé au cœur d’un débat historique sur l’esclavage et le panafricanisme

Mercredi 30 avril 2025, l’Université de Lomé a accueilli une conférence-débat captivante autour du thème : « Décision de l’Union africaine sur la qualification de l’esclavage, de la déportation et de la colonisation comme crimes contre l’humanité et crimes de génocide : portée et implications ». Organisé en collaboration avec le ministère des Affaires étrangères, de l’Intégration régionale et des Togolais de l’Extérieur, l’évènement visait à explorer en profondeur les enjeux liés à cette décision historique de l’Union africaine adoptée en février 2025.

En effet, le 16 février dernier, à l’initiative du Togo, l’Union africaine a pris la décision de qualifier l’esclavage, la déportation et la colonisation comme des crimes contre l’humanité et de génocide contre les peuples d’Afrique. L’organisation internationale a donc mandaté le Togo pour la mise en œuvre de cette décision.

Mercredi, à la salle Ahadzi-Nonou de la présidence de l’Université de Lomé, ladite conférence-débat a réuni enseignants, étudiants et personnel administratif. Ouvrant officiellement cette rencontre, Ousmane Afo Salifou, secrétaire général du ministère des Affaires étrangères, a souligné l’importance de cette décision pour la reconnaissance des souffrances des peuples africains et afro-descendants. Le Professeur Joseph Tsigbé, directeur en charge de la coopération universitaire, représentant le président de l’Université de Lomé à cette cérémonie, a salué la mobilisation académique autour de cette décision, qui, selon lui, marque un tournant majeur dans la reconnaissance des souffrances historiques des peuples africains et des personnes d’ascendance africaine. « Cette qualification marque un tournant décisif dans la quête de justice et de réparation pour les peuples africains et afro-descendants », a-t-il déclaré. 

Le débat, modéré par le professeur Tsigbé, a réuni trois experts. Le Dr Ekué Gada, directeur de l’Institut des études stratégiques à l’Université de Lomé, a ouvert les échanges avec une analyse du panafricanisme. « Le panafricanisme n’est pas seulement une idéologie, c’est un combat pour la dignité, la justice et l’unité des peuples africains », a-t-il affirmé, reliant cette décision aux luttes des pères fondateurs du mouvement. M. Eyana Edjaide, conseiller technique au ministère des Affaires étrangères, a décrypté les implications de la résolution. « En qualifiant l’esclavage, la déportation et la colonisation de crimes contre l’humanité et de génocide, l’Afrique pose un acte fort qui ouvre la voie à des demandes de réparations », a-t-il expliqué, mettant en avant le leadership togolais dans ce processus.

M. Afognon Kouakou Sedaminou, coordonnateur du guichet diaspora au ministère et chargé des préparatifs du 9ᵉ Congrès panafricain, a conclu en présentant cet événement prévu à Lomé en décembre 2025. Placé sous le thème « Renouveau du panafricanisme et rôle de l’Afrique dans la réforme des institutions multilatérales », le congrès ambitionne de mobiliser des ressources pour faire avancer la cause des réparations. « Ce congrès sera l’occasion de mobiliser les ressources intellectuelles, politiques et économiques pour faire avancer la cause des réparations », a-t-il déclaré.

La séance de questions-réponses a permis des échanges nourris. Le public a interrogé les panélistes sur les mécanismes de réparation et les défis de la mobilisation internationale. Les réponses ont insisté sur une approche collective impliquant États, organisations internationales et société civile, tout en évoquant les initiatives mondiales liées aux réparations.

Cette conférence a mis en lumière l’engagement de l’Université de Lomé et du Togo dans la promotion du panafricanisme et la quête de justice historique. À l’approche du 9ᵉ Congrès panafricain, elle a offert une réflexion approfondie sur les implications de la décision de l’UA. « L’Afrique écrit aujourd’hui une nouvelle page de son histoire, une page marquée par la justice, la dignité et l’unité », a conclu le professeur Tsigbé, suscitant l’enthousiasme d’un auditoire inspiré par cette vision d’un avenir solidaire.

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