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L’Afrique n’a besoin de personne

Le retour des coups d’Etat en Afrique met la masse africaine dans un état second.

Pour elle, la libération passe nécessairement par la remilitarisation de la vie politique et le départ des troupes étrangères d’occupation.

Le cas d’école de cette émulation militaro-sociopolitique est le Mali.

Confrontés au terrorisme importé, les hauts gradés de ce vaste territoire d’Afrique ont fait appel à l’armée française.

L’euphorie avec laquelle les Maliens ont accueilli l’ancien colon en sauveur est à la mesure de celle avec laquelle ils réclament aujourd’hui son départ pur et simple.

Il faut constater que l’aide militaire a fait dégrader la situation sécuritaire, économique, sociale qu’autre chose.

Ainsi, l’ensemble malien est-il saucissonné.

D’un côté, les barbus et têtes rasées toutes origines confondues font des trafics en tous genres, de l’autre le pouvoir officiel est aux abois et ne répond pas aux aspirations légitimes et élémentaires de son peuple.

Réalisant leur propre incapacité d’assumer la mission qui est la leur, des militaires déposent le gouvernement civil légitime. Les nouveaux dirigeants s’expliquent et couvrent leur débandade face aux terroristes par le fait qu’ils n’ont jamais eu les ressources (humaines, techniques, logistiques, etc.) à leur disposition.

LES COUPS D’ETAT N’ONT JAMAIS QUITTÉ LE CONTINENT

L’Afrique est colonisée et gouvernée de l’extérieur et les relais locaux de cette gouvernance extravertie sont en grande partie “des corps habillés.”

Depuis les années 60 jusqu’à nos jours, les pays colonisateurs ont pris soin de créer, former une armée souvent tribale et qui reste à l’avant-garde de leurs intérêts.

Même si les représentants officiels de l’Afrique se trouvent parfois et rarement être des civils, le pouvoir réel est tenu et détenu par les hommes en uniforme.

C’est fort de cette position qu’ils ont les moyens de faire des coups d’Etat dont plus d’une centaine recensée déjà sur le continent.

QUE FONT LES MILITAIRES AU POUVOIR?

60 ans de pseudo indépendance et le pouvoir militaire n’a jamais réussi à développer un concept qui protège définitivement l’Afrique.

Dans le deuxième continent le plus peuplé au monde, le plus jeune et le plus garni en toutes les ressources possibles et imaginables, le génie manque de mettre en place des structures de formation militaire moderne, de développer des outils et stratégies adaptées qui garantissent la sécurité des biens, des personnes et du territoire.

Aujourd’hui encore, le service militaire obligatoire n’existe pas dans une Afrique pourtant attaquée de toutes parts.

L’armée africaine est définitivement faible, peureuse, pleurnicharde, tue davantage les citoyens qu’elle est censée protéger que les assaillants qui l’attaque.

Elle cache souvent son incompétence sous un discours panafricain pompeux, populiste et c’est actuellement le cas sur l’axe Burkina Faso – Mali – Guinée.

L’INVECTIVE PANAFRICAINE, LA MODE

Les coups d’Etat militaire actualisés sont nourris d’un discours à la fois légitime et curieuse : le départ des militaires étrangères en Afrique et leur remplacement par d’autres notamment de la Russie.

En Guinée, au Mali, au Burkina Faso, aussi bien le régime militaire que les panafricanistes de première heure n’ont jusqu’ici réussi à proposer un projet sociétal de rupture et durable.

La renaissance de l’Afrique se résume aux invectives contre les dominateurs et l’appel sur quatre pattes à l’ogre russe.

Pour décorer le tout, l’exemple est pris sur la Chine qui s’est reconstruite toute seule.

Dans un fort élan panafricain et pour se rapprocher du pays-idole, l’appel est lancé à la puissance chinoise.

Dans ce cirque d’un manque d’inventivité criard et toujours dans l’invective essoufflée, les plus illuminés des panafricains parlent de géostratégie.

Dans la foulée, les mêmes oublient l’essence panafricaine qui est l’UNITÉ ; ils se sabotent, se sabordent, se trahissent, refusent de travailler ensemble et jouent au numéro 10 de « diviser pour mieux régner. »

Devant cette série hallucinante qui égard l’Afrique, on se demande à quand le retour des “hommes en kaki” dans les casernes, la naissance d’une VERITABLE FORCE PANAFRICAINE composée aussi bien de soldats patriotes, de civils, qui prend solidement appui sur le peuple africain, soutenu par sa Diaspora et qui sait utiliser l’énorme ressource dont dispose notre continent pour le redresser, le dresser victorieusement face aux défis que proposent les rapports mondiaux ?

In fine, l’Afrique n’a besoin de personne.

Se Osagyefo Asafo

Photo: François Hollande accueilli en sauveur au Mali

3 Commentaires

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Wiyao
Wiyao
February 10, 2022 9:09 pm

Voilà un Togolais qui réfléchit.
Monsieur, rejoins notre champion Faure et nous allons construire le Togo.

Wiyao de la Maison bleue

Edoh
February 11, 2022 4:00 am
Reply to  Wiyao

Depuis 20 ans bientot tu construis quoi en vain ignare

Wiyao
Wiyao
February 11, 2022 8:34 am
Reply to  Edoh

Nous ne construisons rien, vraiment?
Comparaison: La Mairie d’Agoè est dirigée par un de nos éléments et celle de Bè appartient à l’autre dirigée par Fabre de l’opposition.
Sa commune est la plus riche du Togo. Pourtant Bè est le village le plus sale.
Vois-tu le rapport?

Wiyao de la Maison bleue.

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