Tenir un conseil est généralement une occasion pour des dirigeants d’entités (sociétés, associations, collectivités décentralisées) de mener des réflexions sur de réels sujets relatifs aux hommes, femmes et biens qu’ils ont sous leur administration. Les Conseils de Ministres ne dérogent pas à ce principe. Mais comme cela est souvent le cas, le Togo apparait en la matière en pays d’exception où les Conseils de Ministres restent loin des préoccupations urgentes et actuelles du citoyen togolais.
La réunion des Ministres togolais, habituellement sous la présidence du Chef de l’Etat, ressemblent de plus en plus à des retrouvailles entre des amis. Ceci pour dire que les communiqués sanctionnant ces conseils de Ministres accouchent de sujets qui sont très éloignés du quotidien du citoyen togolais. En réalité, si ces mandataires du peuple se rassemblent, cela devrait aboutir à des résultats intéressant immédiatement leur mandant. Au fil du temps, les togolais se rendent compte qu’ils perdent du temps à scruter les rapports desdits conseils.
Le dernier conseil des ministres, celui d’hier Jeudi 26 Août 2022, en est une sérieuse illustration. Suivant le rapport rendu public, Madame la Première Ministre a présenté « les admirations » du gouvernement au Chef de l’Etat « pour la reconnaissance accordée à notre pays par l’Organisation mondiale de la santé pour avoir éliminé quatre (4) maladies tropicales négligées (MTN) » tout en soulignant « la qualité du leadership » de ce dernier. Puis le Conseil a examiné 4 projets de décrets et écouté 4 communications sur des sujets qui en réalité n’impactent en rien la situation sociale immédiate du citoyen. A la découverte du communiqué ayant sanctionné ce nouveau conseil de Ministres, certains togolais sont tombés des nues : silence total sur le pouvoir d’achat en continuel amenuisement, aucune mesure pour juguler la flambée des prix des fournitures scolaires. Tout ceci amène à se demander si ces conseils se tiennent dans l’intérêt du citoyen, ou il s’agit d’une routine gouvernementale. Dans un cas ou dans l’autre, il est inadmissible que le gouvernement continue de passer sous silence les préoccupations réelles des citoyens. « Gouverner, c’est prévoir » dit-on souvent. A défaut de faire des prévisions, d’anticiper les crises qui frappent de plein fouet les togolais, le gouvernement devrait au minimum rechercher des solutions au lieu de pratiquer la politique de l’autruche.
Barth K.