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Wednesday, April 24, 2024
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Exclusif/Paul Missiagbeto : « La mission de la DMK n’est pas impossible »

Coordinateur général de la Dynamique Monseigneur Kpodzro (DMK), Paul Missiagbeto continue de croire que le combat qu’Agbéyomé Kodjo et sa suite mènent connaîtra une issue heureuse, insistant même pour dire que « la mission de la DMK n’est pas impossible”. Lire plutôt l’entretien qu’il a accordé à Icilome.

Vous  êtes le nouveau  coordinateur de la DMK. Pourquoi avoir accepté cette responsabilité que certains présentent comme une mission impossible ?

Je vous remercie pour l’opportunité que vous m’offrez pour qu’on se retrouve ce soir pour parler encore des problèmes qui minent notre cher pays le Togo. Vous savez que chacun a son chemin, chacun a ses ambitions.

Je pense que la mission que la DMK m’a confiée n’est pas une mission nouvelle. Nous avons commencé cette mission depuis que nous avons le désir que ça change sur les plans politique, économique, social, culturel.

Depuis que nous avons pris la décision que ça doit changer, c’est depuis ce jour que l’engagement est né. Ce n’est pas l’autre fois qu’on m’a nommé à la tête de la DMK que nous avons commencé la mission. Elle a commencé depuis et ce n’est pas une mission impossible parce que la mission c’est l’alternance et le changement de régime. Ce n’est pas impossible puisque la géopolitique de l’heure un peu partout en Afrique, et un peu  partout dans le monde fait qu’il n’y a aucun régime qui soit éternel,  aucune gouvernance qui soit éternelle. Il y a toujours du changement un peu partout. Et je ne crois pas que le Togo va se soustraire de ce changement qui, à notre arrivée, devient un impératif. Au regard des réalités sur le plan gouvernemental, nous savons que la gouvernance pose problème au Togo. La mal gouvernance, les détenus politiques, les exilés politiques; l’ensemble de tout cela nous donne la force  de dire que ce n’est pas une mission impossible.

Est-ce que vous êtes sincère en promettant travailler pour « trouver les voies et moyens en relation avec le peuple togolais et la communauté internationale  pour la restitution de la victoire du 22 février 2020 » ?

Le socle ou la force de notre action, c’est le peuple souverain, c’est le peuple togolais. Nous n’avons aucune force à part le peuple togolais. Tout parti politique ou toute organisation politique a pour socle le peuple. Au niveau de la DMK, nous avons pour socle le peuple togolais qui nous a votés le 22 février 2020, reconnu par tous, y compris tous ceux qui sont aux affaires et qui refusent de nous laisser le pouvoir. Ces derniers reconnaissent que la DMK a brillamment gagné le scrutin présidentiel du 22 février 2020.

Aussi bien sur le plan international que le plan national, tout le monde sait que nous avons gagné. Tous ceux qui étaient en lice pour compétir à ce rendez-vous électoral savent que la DMK a gagné. Chacun d’eux a reconnu que nous avons gagné.

Le Togo n’est pas un pays isolé, un pays ne peut pas vivre en autarcie, le Togo est en relation avec les autres pays. C’est pour cela que nous disons que nous travaillons ensemble avec le peuple togolais et la communauté internationale pour récupérer la victoire du 22 février 2020.

On sait que cette victoire est une victoire volée. Nous sommes dans le processus et nous pensons que nous continuerons de revendiquer cette victoire parce que le peuple est avec nous pour que nous atteignions notre objectif, celui d’accéder au pouvoir. Le peuple est avec nous, il nous encourage sinon nous serons déjà découragés. Nous ne démissionnera pas parce que le peuple est avec nous. Nous le faisons avec le peuple et pour le peuple et pour le destin commun du peuple togolais.

Votre mouvement ne prendra pas part aux prochaines élections. La politique de la chaine vide ne risque-t-elle pas de vous desservir ?

Vous savez il y a une différence entre le boycott et ce que la DMK est en train de dire. Selon le calendrier républicain il y a les élections législatives qui arrivent. Mais nous disons au niveau de la DMK que les conditions ne sont pas remplies pour aller encore à d’autres élections. Depuis 2020 nous sommes toujours dans la contestation des résultats de la présidentielle proclamés le 22 février de cette année-là. Nous sommes toujours dans la contestation, nous n’avons pas encore trouvé d’issue, on nous parle encore d’autres élections. Vous savez que les organes de gestion des élections sont déjà mis en place. La CENI et les CELI sont déjà mises en place. Tout est déjà mis en place pour encore voler, frauder les élections.

Nous disons que nous ne pouvons pas laisser le président démocratiquement élu Agbéyomé Kodjo, le candidat de la DMK, du prélat, le patriarche de la nation, tous ceux qui ont fui le pays à cause d’élection, tous ceux qui ont peur de ce régime. Nous disons que les exilés politiques doivent rentrer. Les détenus politiques doivent être libérés. Ces derniers sont une centaine qui gisent au niveau de la prison civile de Lomé. Il y a quelques heures, nous avons appris qu’il y a un qui est encore décédé. Ce qui porte à 9 le nombre de détenus politiques décédés en prison. Nous disons que tout ce monde-là doit être libéré et qu’il y ait une assise pour régler le contentieux électoral d’abord.

Nous sommes en train de poursuivre un lièvre, nous n’avons pas encore trouvé de solution à ça, nous ne pouvons pas encore aller à d’autres élections sachant qu’elles sont volées et fraudées d’avance.

Comment se porte votre mentor Agbéyomé Kodjo aujourd’hui ?

Monsieur Agbéyomé Kodjo se porte très bien. Il est toujours dans la contestation. C’est vrai qu’il vit en clandestinité. Tout ce qui est de son pouvoir pour pouvoir continuer la revendication de sa victoire à l’élection présidentielle du 22 février 2022, il le fait. Il est en relation avec ses partenaires, avec la communauté internationale, avec la diaspora togolaise. Il se porte bien par la grâce de Dieu.

Qu’est-ce qu’il fait concrètement de nouveau, de différend pour avoir gain de cause ?

Avoir la victoire, c’est tout est processus, parce que nous travaillons sur le plan endogène et sur le plan exogène. Sur le plan endogène, nous sommes sur le territoire, nous travaillons. Il y a une nouvelle équipe de la Dynamique Monseigneur Kpodzro qui est arrivée. Elle est très dynamique. Elle étudie d’autres stratégies par rapport à celles que nos prédécesseurs ont menées jusque-là.

Une grande tournée d’information et de sensibilisation va démarrer ce samedi 10 juin, au cours de laquelle nous allons rencontrer nos bases, discuter avec elles. Si on crée un parti politique c’est la base qui fait la force. Nous sommes sur le terrain depuis mais nous voulons à travers cette grande tournée nationale donner une touche particulière à notre présence sur le terrain.

Sur le plan international, il y a un gouvernement que le président Agbéyomé Kodjo a mis en place. Il y a ses ambassadeurs qui sont là, il y a ses conseillers. L’ensemble de tout ce monde travaille.

Vous savez que le député français, Sébastien Nadot, membre de la commission des affaires étrangères de l’Assemblée nationale, a écrit le livre « Togo, démocratie étouffée ». Dans ce document il décrit tout ce qui s’est passé depuis le 22 février 2020, le jour où s’est tenue l’élection. L’Etat même est décrit dans ce livre. S’il y a un député français qui a pris sur lui de faire des enquêtes puis a publié un livre qui accable le gouvernement togolais, c’est que c’est un gouvernement d’usurpateur.

Il y a une semaine, un avocat au barreau de Paris a écrit à une lettre à Emmanuel Macron pour lui signifier que les signatures sur la fameuse lettre de félicitation adressée à Faure Gnassingbé sont falsifiées. Et qu’ils doivent être justifiées. RFI nous a demandé de retirer la plainte que nous avons portée contre elle parce qu’elle a peur. C’est une lettre qui ne se trouve aucune part. Nous sommes en train de mener le combat. Quand on dit qu’il y a un avocat qui écrit au président français, ce dernier est obligé de répondre selon la loi française. Jean-Yves Le Drian dit que ce n’est plus une lettre de félicitation mais qu’il s’agit d’un courrier de courtoisie internationale. Nous demandons que ce courrier publié. Il dit que c’est gardé secret-défense alors que RFI l’a déjà mis en public. Le problème devient très sérieux.

Nous lisons sur les réseaux sociaux que quelqu’un a dit qu’il y a du nouveau rebondissement dans cette affaire  de falsification de signature, se demandant si Monsieur Faure Gnassingbé pourra-t-il s’en sortir. En effet, c’est un problème qui est là présent et qui sera toujours présent. Que les gens arrêtent de faire de la pagaille. Nous y arrivons doucement mais sûrement.

Certains de vos anciens camarades de lutte sont partis créer un autre mouvement, la Dynamique pour la majorité du peuple (DMP). Quelles sont aujourd’hui vos relations avec eux ?

Vous savez que dans un mouvement il y a toujours des opinions contraires et contradictoires. Il y a des gens qui disent qu’on doit faire autrement par rapport à ce qu’on faisait avant. C’est vrai qu’au début on menait ce combat ensemble mais il est arrivé un moment où des gens ont dit qu’il faille qu’on aille aux prochaines élections. La cause principale de leur départ est la participation aux élections qui arrivent. Eux ils ont jugé bon d’aller aux élections quelle soient les conditions posées.

Nous nous disons que les élections c’est bien. Mais un politicien pense d’abord au bien-être de ses compatriotes. Les élections qui s’annoncent, il faut qu’il y ait des conditions nous garantissant qu’elles seront transparentes. Il n’y pas de garantie, pourquoi y aller encore ? Tant que le contentieux électoral du 22 février 2020 n’est pas vidé pourquoi aller aux élections?. Tant qu’il y a des détenus politiques, des exilés, pourquoi nous irons encore aux élections?. Il y a des gens qui ont fui le pays, des exilés qui ne peuvent pas rentrer tant que ce régime est en place. Pourquoi aller encore à d’autres élections ?

Nous considérons que ces élections sont de pures traditions où il y a un seul parti qui a la majorité, qui gagne toujours depuis 55 ans, bientôt 60 ans. Ça ne se passe plus dans aucun pays de la sous-région, ouest africaine. Nous disons que ça doit finir et ça doit s’arrêter.

Jusqu’à quand continuerez-vous à réclamer la victoire, puisque bientôt il y aura une nouvelle élection présidentielle, en 2025 ?

C’est vrai que des gens nous posent cette question. Ça nous étonne. C’est dans ce même pays le Togo que nous avons contesté les élections pendant plus de quatre ans. Mais on n’a pas demandé à l’époque pourquoi nous continuons de contester ces élections. Pourquoi c’est au niveau de 2020 que les gens nous demandent pourquoi nous continuons de réclamer notre victoire volée. C’est qui est pour vous, c’est pour vous.

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Blaise
Blaise
June 8, 2023 12:17 pm

Du courage dans votre masturbation

Boom
Boom
June 9, 2023 11:32 am

rien que de la bouffonnerie

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