Guinée – 29 ans de prison pour le principal opposant à Obiang Nguema

Gabriel Nse Obiang Obono a été condamné lundi par un tribunal militaire de Malabo pour « homicide, exercice abusif des droits fondamentaux, insultes aux forces de sécurité, possession illégale de munitions ».

Gabriel Nse Obiang Obono avait été arrêté fin septembre 2022 avec 150 de ses partisans alors qu’il était venu apporter son soutien à 200 sympathisants barricadés au siège de son parti, Citoyens pour l’Innovation (CI). Celui-ci, qui avait remporté un siège de député aux législatives de 2017 avait été dissout l’année suivante.

Après plusieurs jours de siège, la police avait donné l’assaut. Plusieurs personnes avaient été blessées et quelque 150 arrêtées, dont Nse Obiang Obono. Un policier avait été tué par balle pendant l’opération, selon les autorités.

Lundi 26 juin, l’opposant a été condamné à 29 ans de prison pour « homicide, exercice abusif des droits fondamentaux, insultes aux forces de sécurité, possession illégale de munitions », a énoncé la Television de Guinea Ecuatorial (TVGE), diffusant des images du procès et montrant l’opposant et une cinquantaine de co-accusés en tenue ocre de prisonniers devant juges, magistrats et avocats en uniforme de l’armée.

Selon la chaîne, les accusés ont écopé de 9 à 29 ans de prison, la plupart pour les mêmes chefs d’accusation dans un de ces procès de masse aux jugements collectifs dont le pays est coutumier. Dans les juridictions militaires dans lesquelles ils se tiennent, magistrats, greffiers et même avocats sont des militaires et n’ont pas le droit de parler à la presse.

Quelques jours avant les arrestations de septembre 2022, Nse Obiang Obono avait annoncé son intention d’appeler à manifester parce que le pouvoir n’autorisait pas son parti à présenter des candidats à la présidentielle et aux législatives prévues un mois plus tard. Le président Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, 81 ans dont près de 44 ans au pouvoir, avait ensuite remporté l’élection du 20 novembre 2022 avec près de 95% des suffrages.

(Avec AFP)

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