Plusieurs organisations de défense des droits humains au Togo unissent leurs forces pour exprimer leur vive préoccupation quant à la situation des prisonniers politiques dans le pays, en particulier leur état de santé. Les regards se tournent ces dernières semaines vers Yaya Souleymani.
Âgé d’environ soixante ans, Yaya Souleymani avait été appréhendé lors des élections législatives qui se sont tenues fin 2018, auxquelles l’opposition avait choisi de ne pas prendre part. Selon les informations de Togoweb, il avait été arrêté en compagnie d’autres individus peu après le scrutin et se trouvait en détention sans avoir été jugé.
Les organisations signataires de l’appel rapportent qu’il est hospitalisé depuis plusieurs mois et que sa famille éprouve des difficultés à couvrir les frais médicaux.
Monzolouwè Atcholi Kao, président de l’ASVITTO (Association des victimes de la torture au Togo), évoque cette affaire dans une entrevue avec Magali Lagrange, journaliste à RFIAfrique : « Face à la dégradation de son état de santé, il a soumis une demande de mise en liberté provisoire qui a été soutenue par les analyses médicales, mais il lui a été notifié vendredi dernier que sa demande a été rejetée ».
« La femme de ce prisonnier est à court de moyens, elle s’est vue obligée de vendre ses effets pour supporter ces frais, parce qu’au Togo, l’État n’assure pas la prise en charge médicale des détenus. Craignant encore un décès de plus, nous venons, par ce communiqué, interpeller nos autorités gouvernementales à faire preuve d’humanisme, » ajoute M. Kao.