25 C
Canada
Monday, May 13, 2024
Accueil ACTUALITES Togo-Les présumés 400 millions, ou plus, volés chez le ministre-pasteur : Encore...

Togo-Les présumés 400 millions, ou plus, volés chez le ministre-pasteur : Encore un énième scandale de la république passé par pertes et profits

«Malgré l’arsenal juridique mis en place pour combattre la corruption, Faure et son gouvernement ne veulent pas déclarer leurs biens. Pour cause, ils en ont amassé. PetroleGate, Fonds Covid-19, et le présumé vol chez le ministre. Si l’Etat multiplie des initiatives sans agir, ce n’est pas au hasard. C’est pour des difficultés de justification des milliards de francs et des biens immobiliers accaparés des contribuables, amassés sans motif. Malgré le terrain balisé par des dispositions qui stipulent que la liste des biens et avoirs seront scellés dans un coffre-fort et laissés à la discrétion de la Médiatrice de la République, rien n’est fait. Et les scandales se multiplient.»

(Hebdomadaire «La Dépêche» N° 1172 du 15 novembre 2023)

Il y a plus d´une semaine que l´affaire des sommes d´argent qui auraient été volées au domicile du Ministre Adédzé est connue du grand public, et ce grâce à la publication sur les réseaux sociaux par deux journalistes togolais : Loïc Lawson et Anani Sossou. Le présumé vol aurait permis de découvrir que la maison du ministre-pasteur servait de cache de beaucoup d´argent à vous couper le souffle, camouflé dans des cartons de macaroni. On s´attendait à ce que la révélation des deux journalistes, comme cela se passe dans des pays normaux, serve de déclic aux autorités compétentes pour commencer leurs investigations afin de savoir s´il y a eu vraiment vol, combien d´argent y avait-il dans la maison, et demander au propriétaire des lieux, qui est un ministre de la république, la provenance de ces importantes sommes d´argent. Monsieur Adédzé n´est nullement inquiété; c´est plutôt les deux hommes de presse qui sont placés en garde à vue, et quelques jours après déférés en prison comme de vulgaires malfrats. Si les procédures pour juger et condamner les cas de détournements et de corruption au Togo se déroulaient aussi rapidement, il y a longtemps que personne ne parlerait plus de ces fléaux chez nous. Mais malheureusement nous sommes bien dans l´enfer appelé Togo, où les lois ne sont faites que pour châtier les plus faibles, et protéger les plus forts dans et autour du sérail.

Depuis les grands scandales, comme l´a rappelé «La Dépêche»,  Petrolegate, Fonds Covid-19, tant d´autres, et aujourd´hui le scandale des sommes astronomiques chez le ministre Adédzé, en dehors de la persécution de journalistes qui avaient eu à en parler, aucune version officielle de la part du gouvernement ou des personnes elle-mêmes mises en cause, pour dire ce qui s´est vraiment passé et éclairer l´opinion publique, car il s´agit de l´argent de tous les Togolais, que personne, normalement, n´aurait le droit d´user et d´en abuser sans rendre compte. Mais apparemment le régime togolais, avec Faure Gnassingbé  à sa tête, semble avoir ses propres lois qui n´auraient rien à voir avec les lois de la république. Sommes-nous encore en république, ou comment désigne-t-on un tel pays où les dirigeants peuvent faire impunément ce qu ils veulent, et réserver la prison, l´exil et la mort pour les autres ? Que peuvent alors faire les citoyens pour se prémunir de l´arbitraire, si leurs supposés dirigeants et les lois ne peuvent plus les protéger ?

Ces derniers jours beaucoup de journaux de la place au Togo, pour s´étonner du comportement du ministre Adédzé et de tout le gouvernement togolais, quant au traîtement de cette affaire où beaucoup d´argent était en jeu, ont donné l´exemple de cette ministre ghanéenne qui avait dû démissionner, parce qu´il était révélé qu´on lui avait volé plus d´un million de dollars en espèces, argent qu´elle détenait chez elle. En démissionnant, Madame Cecilia Abena Dapaah avait affirmé ne pas vouloir que cette affaire devienne une préoccupation pour le gouvernement et donc une entrave à son travail. Après sa démission elle fut arrêtée pour corruption et mise à la disposition de la justice. Voilà ce qui se passe dans de tels cas dans les pays où le gouvernement est là pour les citoyens et les respecte.

Les deux affaires, celle de la ministre au Ghana et celle qui fait grand bruit a Lomé, avec les plusieurs centaines de millions ou de milliards de nos francs, c´est selon, se ressemblent. Mais seulement, l´une vit dans un pays où les lois de la république ne sont pas faites pour la galerie, et l´autre est membre au Togo d´un gouvernement où les ministres peuvent faire tout ce qu´ils veulent, même voler l´argent public, sans craindre d´être viré de l´équipe gouvernementale ou d´être arrêté. Notre compatriote, le Professeur Moussa Issifou, résidant aux USA, que nous avons contacté, continue à persister pour dire qu´il n´enlève pas un iota de ce qu´il avait publié en version audio sur les réseaux sociaux; notamment qu´il s´agirait d´une véritable caverne d´Ali Baba ce qui aurait été découvert au domicile de notre pasteur de ministre. Et que l´homme d´argent, oh pardon «l´homme de dieu», après avoir constaté que les trois pièces de son domicile étaient vidées des cartons de macaroni remplis de sous, serait tombé en syncope et conduit à l´hôpital, n´est pas un conte. Moussa Issifou, fort de ses sources qui l´auraient renseigné, égal à lui-même, n´avait pas hésité à mettre au défi le ministre en cause, pour qu´il apporte un démenti à ses allégations. Ce qui n´a pas été fait. Aucune réaction de notre pasteur, un proche de Faure Gnassingbé, ni du gouvernement. Tout ce qu´on a trouvé de mieux et de plus facile à faire, c´est de faire arrêter et emprisonner deux «pauvres» journalistes qui n´ont fait que faire leur travail. En prenant en compte l´autre version du Prof. Issifou, selon laquelle la gendarmerie serait intervenue pour libérer la caverne d´Ali Baba de son précieux contenu, il y a lieu de nous poser certaines questions pertinentes que Loïc Lawson et Anani Sossou n´ont pas eu la chance et le temps de poser avant leur embastillement. Le ministre Kodjo Adédzé avait-il perdu connaissance, oui ou non? Avait-il été admis à l´hôpital pour cela, oui ou non? Où se trouvent actuellement les plusieurs cartons de macaroni remplis d´argent saisis par la gendarmerie? L´argent avait-il été vraiment volé? Si oui, par qui? Dans ce cas combien d´argent fut-il réellement subtilisé? Et combien y en avait-il au total chez le ministre? Et à qui appartiendraient ces grosses sommes d´argent? Au ministre Adédzé seul, ou certains dans le sérail, ou Faure Gnassingbé, surtout, en savait quelque chose ?

Voilà, comme il est de coutume dans des pays où les dirigeants se respectent et respectent leurs peuples, des interrogations légitimes qui sont aujourd´hui celles de la majorité des Togolais, au pays et dans la diaspora, et auxquelles ils attendent des réponses claires. Mais étant familiers des habitudes de la maison qui sont synonymes d´une gouvernance dans l´opacité,  dans le clientélisme, et surtout dans l´impunité, nous ne nous faisons pas d´illusions. Les Togolais et les Togolaises devraient alors continuer à se battre pour que le droit à la liberté de la presse, à la liberté tout court, à la vie humaine et surtout à la justice pour tous, soit une réalité dans notre pays.

Samari Tchadjobo

Allemagne

Subscribe
Notify of
guest
0 Comments
Inline Feedbacks
View all comments

Popular News

Togo-Yacoubou Moutawakilou, condamné à mort et exécuté pour son engagement pour le Togo

Depuis ce triste jour du 13 janvier 1963 où Sylvanius Olympio fut assassiné, tous ceux qui ont essayé d´affronter la dictature en se mettant sur son chemin, furent impitoyablement éliminés. La liste de tous ces martyrs, assassinés d´une façon ou d´une autre, est longue. Les nombreuses tentatives depuis le début des années ´90 pour humaniser le pouvoir d´état et le rendre aux Togolais, n´ont pas pu résister à la terreur militaire, seule légitimité de la dictature du père en fils.