CEDEAO – Vers des sanctions à l’égard du Sénégal ?

L’organisation ouest-africaine tient ce jeudi une rencontre qui réunit différents ministres de gouvernements d’Etats membres à Abuja au  Nigeria. Au menu des discussions, non seulement les retraits annoncés du Burkina Faso, du Mali et du Niger mais également et surtout la situation politique du Sénégal après le report des élections présidentielles.

L’Afrique de l’Ouest se caractérise ces dernières années par un net recul de respect des principes démocratiques élémentaires. Si certains analystes expliquent l’irruption de militaires au pouvoir dans certains Etats comme le Mali, le Niger et le Burkina Faso par le contexte d’insécurité lié au terrorisme, les cas d’exercice de 3^ème mandat par Alassane Ouattara en Côte d’ivoire et la prolongation du mandat présidentiel de Macky Sall au Sénégal laissent perplexes d’autres observateurs.

La CEDEAO, fragilisée par ses positions alambiquées sur ces soubresauts au sein de ses Etats membres, tentera à travers le sommet des ministres de gouvernements qui se tient ce jeudi à Abuja, de proposer des solutions.

Après avoir déclaré son attachement au respect du calendrier électoral établi au Sénégal avant l’annonce du report par Macky Sall, la CEDEAO est attendue sur les suites qu’elle entend réserver à ce dossier. Est-ce qu’elle pourra sanctionner dans des proportions identiques le Sénégal comme ce fut le cas du Mali, du Niger et du Burkina Faso ? Même si ce ne sont pas des militaires qui ont pris le pouvoir de force à Dakar, il faut bien reconnaître que le maintien du président Macky Sall au pouvoir est une pure violation de la Constitution du Sénégal.

Pour être en accord avec l’un de ses principaux fondamentaux, la CEDEAO ne peut soustraire le Sénégal à la « punition » infligée aux autres Etats qui ont connu des événements anti constitutionnels.