Trente et une personnes sur les quarante-neuf déférées lundi 30 juin 2025 au Parquet du Tribunal de Lomé après les manifestations des 26, 27 et 28 juin, ont été jugées vendredi 04 juillet par la Chambre Correctionnelle du Tribunal de Grande Instance de Lomé.
Poursuivis pour trouble aggravé à l’ordre public, ces jeunes sont désormais situés sur leur sort.
A l’issue de l’audience, douze personnes ont été reconnus non coupables dont un mineur. Dix-neuf autres ont été condamnés à 12 mois de prison dont 11 mois assortis de sursis pour trouble aggravé à l’ordre public. En clair, ils doivent purger un mois ferme de prison au terme de ce procès marathon qui a pris toute la journée. A ces dix-neuf s’ajoutent les trois autres inculpés pour trouble aggravé à l’ordre public et complot contre la sécurité intérieure de l’État après les manifestations des 5 et 6 juin.
Comme on peut le constater, la liste des prisonniers d’opinion s’allonge malheureusement. A la presque centaine annoncée par des organisations de défense des Droits de l’homme, il faudra y ajouter vingt-deux. Une dizaine de ces prisonniers d’opinion sont morts en détention tandis que plusieurs sont très malades. Des appels se multiplient au quotidien pour appeler à leur libération. Mais rien n’y fit. La situation s’empire. La liberté d’opinion est embrigadée au Togo.
Des gens pour oui ou pour un non sont derrière les barreaux. Certains dont Jean-Paul ont déjà fait quatre ans de détention sans procès. Pour un petit pays qui figure aussi dans la zone rouge de l’Organisation Mondiale de lutte contre la Torture, on doit s’en inquiéter. De quelle démocratie s’accommode le régime togolais avec des arrestations arbitraires et son lot de traitements inhumains et dégradants? C’est un indicateur repoussant pour les investissements étrangers.
Honoré Adontui
Source: lecorrecteur.tg